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Le pouvoir au féminin – voici quelques pionnières et quelques femmes de pouvoir…

Publié le
Laurence Parisot at the MEDEF headquarter

Image via Wikipedia

Les sociétés

cotées

féminisent

leurs

conseils d’administration

Publié par lefigaro.fr  le 01/08/2011 à 13:01

et mis à jour le 01/08/2011 à 18:31 |

La plupart de ces entreprises ont devancé les exigences de la loi Zimmerman-Copé, et affichent dès aujourd’hui plus de 20% de femmes dans leur conseil d’administration.

Les conseils d’administration des grandes entreprises françaises cotées se féminisent plus vite que prévu. Devançant les exigences de la loi Zimmermann-Copé, les sociétés du CAC 40 affichent en moyenne 20,6% de femmes administratrices, alors que la loi ne rend le quota de 20% obligatoire qu’à partir de 2014, révèle une étude du cabinet Ethics and Boards. Le SBF 120fait un peu moins, bien, avec 14,8% de femmes administratrices. Au total, entre 2009 et 2011, 65 nouvelles femmes ont été nommées.

Certaines entreprises sont à cet égard exemplaires, note le cabinet. Vallourec par exemple, qui ne comptait aucune femme dans son conseil d’administration en 2009, en accueille aujourd’hui 36%. Avec plus de 40% de femmes, Alten et Publicis devancent même déjà la deuxième étape de la loi, qui prévoit que les entreprises publiques et cotées devront comprendre 40% de femmes administratrices d’ici à 2017. Font aussi figure de bons élèves Vivendi, la Société Générale, PPR ou encore France Télécom, dont un tiers des mandats sont féminins.

Beaucoup de femmes de nationalité étrangères

18 sociétés du CAC 40 restent cependant en deçà du seuil de 20%. EADS et STMicroelectronics n’ont même pas nommé une seule femme, contrairement à l’obligation qu’impose la loi (en nommer au moins une dans les six mois qui suivent la promulgation du texte). Plus étonnant, l’Etat n’a choisi aucune femme parmi les administrateurs chargés de défendre ses intérêts au sein des sociétés dont il est actionnaire. Renault et EDF comptent par ailleurs à peine plus de 10% de femmes administratrices.

Si les femmes fraîchement nommées s’avèrent plus jeunes en moyenne que leurs collègues masculins, elles sont aussi plus souvent de nationalité étrangère. Les administratrices étrangères représentent en 2011 plus de 30% des femmes nommées, contre 26% pour les hommes. Un chiffre qui donne à penser que la promotion interne de femmes à des postes à hautes responsabilités reste encore difficile.

Une loi pour imposer

un quota de femmes en entreprise

Par Yann Le Galès
Publié le 20/01/2010 à 21:46

L’Assemblée nationale a adopté mercredi soir

la proposition de loi du patron des députés

UMP Jean-François Copé et

de Marie-Jo Zimmermann visant à favoriser

la parité hommes-femmes

dans les conseils d’administration des grandes entreprises,

vrais bastions masculins.

Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, Patricia Barbizet, directeur général d’Artemis, Laurence Parisot, présidente du Medef, Virginie Morgon, membre du directoire d’Eurazeo, ont un point commun : elles appartiennent au club très fermé des femmes qui siègent dans les conseils d’administration de groupes du CAC 40. Car les instances dirigeantes des grandes entreprises demeurent une affaire d’hommes, malgré les efforts réalisés par BNP Paribas, Michelin, L’Oréal, Pernod Ricardet la Société générale qui comptent plus de 20% de femmes dans leurs conseils.Et la situation n’évolue pas depuis plusieurs années. Ce surplace explique que la France soit un des mauvais élèves de l’Europe avec seulement 9 à 10% de femmes dans les conseils des grandes firmes. Un chiffre qui la place loin derrière la Norvège (41%), la Suède (27%) et la Finlande (20%).Mais la situation va changer. Marie-Jo Zimmermann, députée UMP de la Moselle, et Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, ont défendu ce mercredi devant les députés une loi qui imposera en six ans un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées. Une proposition de loi adoptée mercredi soir par les députés.La France suit l’exemple de la Norvège et de l’Espagne. Le Parlement norvégien a voté en 2003 une loi qui a imposé l’égalité hommes-femmes dans les conseils à partir du 1er janvier 2008. Les députés espagnols ont adopté en 2007 un texte qui impose 40% de femmes à partir de 2015.Pour atteindre l’objectif de 40%, Marie-Jo Zimmermann observe qu’il va falloir trouver 1.350 femmes cumulant deux mandats ou 555 cumulant cinq mandats. Un pari impossible, assurent les opposants. Faux, rétorquent les partisans du changement. Les compétences existent. Et les initiatives se multiplient. L’Institut français des administrateurs et l’European Professional Women’s Network-Paris ont mis en place le programme «Women on Boards».

«Faire preuve de créativité»

Véronique Morali, présidente de Fimalac Développement et deTerrafemina, membre du conseil d’administration de Coca-cola Enterprises aux États-Unis, Caroline Apffel, associée du cabinet Heidrick & Struggles, Marina Eloy-Jacquillat ont lancé en décembre l’antenne française du Women Corporate Directors, un réseau de femmes membres de conseil d’administration. Une trentaine de femmes ont participé à la première réunion. Elles échangent des idées, se forment. «Le vivier existe, à condition de faire preuve de créativité et d’élargir le spectre des compétences. Nous pouvons aller chercher des femmes à l’étranger et nous pourrions également nous inspirer de l’exemple des Anglo-Saxons, de la Norvège et de la Finlande en allant chercher des femmes qui ont exercé des responsabilités dans les conseils des universités, de fondations, des ONG. Nous devons également ouvrir aux femmes entrepreneurs qui exercent, par exemple, des responsabilités dans des entreprises familiales», assure Catherine Apffel.La féminisation des conseils est également en marche sous l’influence des investisseurs. Dunya Bouhacene vient de lancer le Women Equity for Growth et le premier fonds d’investissement européen qui privilégie les entreprises favorisant la mixité dans leurs équipes de direction. Un mouvement irrésistible est donc lancé. Et les bouleversements pourraient être grands. Avec la fin des cooptations et un rajeunissement des administrateurs.

Quotas:

13 dirigeantes jugent la loi

qui impose des femmes

dans les conseils d’administration

Par Yann Le Galès le 19 janvier 2010 21h55
Patricia Barbizet, Dominique Damon, Claire de Montaigu ,Véronique Morali et neuf autres dirigeantes parlent en toute liberté de la loi qui veut imposer un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration des grandes sociétés cotées. Marie-Jo Zimmermann, député UMP de la Moselle, et Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, défendent leur projet de loi devant les députés.  

barbiset.jpg Patricia Barbizet, directeur général d’Artémis et présidente du comité d’investissement du FSI.

 » Je suis pour la parité, c’est à mes yeux un progrès nécessaire et urgent et pas seulement pour les femmes mais pour la société dans son ensemble. En revanche, je suis beaucoup moins convaincue par l’idée qu’on y parviendra par des quotas.En premier lieu, l’histoire montre qu’on change rarement les mentalités par la loi.Ensuite, je suis gênée par l’idée qu’on puisse choisir une personne en raison de son genre ou du groupe social dans lequel on la classe. J’y vois un risque de stigmatisation. Je pense qu’il faut parvenir à instaurer la parité et, au-delà, la diversité sans cesser de privilégier les critères de compétences et de personnalité, en s’attachant à repérer les talents et à les faire émerger. C’est un changement collectif, de la société et des moeurs, qui imposera progressivement la parité comme une évidence.
La diversité -des genres, des origines, des cultures- est un fantastique moteur d’adaptation e de progrès de la société. Ce qui change les choses dans un conseil d’administration comme dans tout autre groupe d’ailleurs, c’est la mixité qu’apporte l’arrivée des femmes dans des univers masculins.J’ai toujours été frappée de constater combien, dans des groupes sociaux mixtes, les choses étaient plus fluides et plus évolutives. Dans la sphère professionnelle, à tous les échelons de responsabilité et de décision, une équipe mixte est plus moderne, plus réactive, plus pertinente aussi.De manière générale, quand il y a plusieurs regards, cela marche mieux. »

BOUhacene.jpg Dunya Bouhacene, fondatrice du Women Equity for Growth.

 » Le législateur souhaite corriger certains travers de la « libre désignation des administrateurs car elle entraînerait des effets injustes. Elle ne permettrait pas un égal accès des hommes et des femmes à ces responsabilités et condamnerait de ce fait les instances dirigeantes des entreprises et organisations à être faiblement représentatives.
Des difficultés innombrables surgissent, si l’on se cramponne aux entités théoriques mobilisées par le sujet, questionnant notamment le rôle du législateur, le bien-fondé de l’élargissement aux sphères économiques de ce qui a été tenté en politique, l’issue d’une discrimination positive, le danger de postures essentialistes…
Je passerai sur ces débats car l’essentiel est ailleurs. Je rappellerai simplement le consensus  est large en faveur d’un meilleur partage des opportunités et des responsabilités économiques entre hommes et femmes( 71% des Français sont favorables à l’instauration de quotas de femmes dans les conseils d’administration), que nous ne pouvons en démocratie accepter que la méritocratie ne vaut pas au-delà d’un certain étage et qu’il n’est pas tolérable de raccourcir les perspectives de 60% de titulaires de diplômes de troisième cycle. Enfin, les quotas ne sont qu’un outil largement adopté de par le monde – plus d’une centaine de pays sur tous les continents y ou -eu -recours; dès lors, seule la qualité de son implémentation en fera la vertue ou le vice. Frapper de nullité des décisions émises par un conseil parce qu’il n’est pas mixte, contraint à repenser le vivre ensemble. C’est là le premier mérite de ce projet de loi ».

chouard.jpg Catherine Chouard, Président de Catherine Chouard Conseil (Développement durable des ressources humaine), membre de l’institut français des administrateurs (IFA), membre du collège de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations pour l’Egalité (Halde).  

« Alors que les femmes représentent 47% de la population active, leur proportion dans les conseils d’administration et de surveillance des 500 premières entreprises françaises est de seulement 8% en n’a augmenté que de 1% depuis 2006. C’est la preuve que compter sur la seule évolution « naturelle » des mentalités revient à devoir attendre… plus de cinquante ans! Ayant été pendant 17 ans, la seule femme au sein de consécutivement trois comités exécutifs de grands groupes internationaux, je peux témoigner de la lenteur du processus. Faute d’avoir pu constater une évolution significative, le principe de devoir recourir à une obligation légale s’impose pour atteindre effectivement l’égalité réelle comme l’a d’ailleurs recommandé la HALDE le 29 juin dernier dans sa délibération numéro 2009-237.
La question pourrait légitimement susciter l’indignation. Souhaitons que l’exigence soit la même pour tous! Ouvrir aux femmes le cercle des administrateurs revient à enrichir la typologie des profils d’expérience et de fait à réduire le cumul de mandats des titulaires actuels. Ce qui en peut qu’être positif pour les entreprises et leurs parties prenantes. De plus, le choix d’une femme pourra se faire à compétences égales car nombreuses sont celles qui, grandes professionnelles, sont préparées à exercer un mandat par des formations spécifiques comme celles de l’IFA. ».

DCostantini.jpg Dominique Costantini, Président du directoire de BioAlliance Pharma. 

 » Avec regret, je considère aujourd’hui que c’est une idée utile car l’évolution naturelle avec plus de femmes dans les postes à responsabilité qui aurait pu se faire ne s’est pas faite spontanément. La notion de quota est toutefois risquée pour les femmes elle-même car elle suppose un choix basé sur ce seul critère alors qu’il faut intégrer avant tout l’utilité d’une nomination d’un membre pour l’entreprise. L’adéquation de la nomination à ce type de poste donc donc rester basée sur cette utilité pour l’entreprise.La mise en place dans ce sens si elle est décidée devrait se faire progressivement pour ne pas ajouter d’instabilité au sein d’un organe de gouvernance.
Une généralisation est difficile car tout dépend du parcours professionnel et de l’expérience acquise par les candidates à de tels postes. On peut penser qu’elles peuvent amener un autre regard sur l’évolution et les nominations des femmes à l’intérieur de l’entreprise à des postes clés. Elles pourraient également amener une réflexion sur la vision long terme, la formation aux métiers de demain dans l’entreprise pour peu que ces missions de réflexion leur soient confiées. Dans les rapports au sein d’un groupe, elles peuvent parfois éviter les purs rapports de force et contribuer ainsi à une vision plus collective ».

damon do.jpg Dominique Damon, présidente d’Evalind International.

« La mise en place de quotas est à la fois regrettable et souhaitable.Il est regrettable d’avoir à imposer une telle décision aux entreprises et il faut espérer que cela ne dévalorisera pas les nominations féminines à venir. Mais c’est souhaitable, car l’absence d’évolution et le retard français rendent nécessaire de telles mesures.C’est aussi une opportunité pour améliorer la gouvernance des entreprises: faire progresser l’indépendance des administrateurs en réduisant les cooptations dans le microcosme des entreprises du CAC 40 et apporter de nouvelles expériences professionnelles moins homogènes, si la discrimination par secteur industriel est évitée.
Indépendance, écoute et facilité de dialogue, sans recherche de pouvoir, sont des caractéristiques très féminines. En termes de performance de l’entreprise, toutes les études confirment qu’elles y participent largement.Elles peuvent permettre de changer le regard des dirigeants sur l’utilité de faire évoluer la promotion des femmes aux fonctions de direction: une dynamique essentielle. »

photo Agnès_Fourcade B.jpg Agnès Fourcade, Présidente de Femmes Business Angels.

 » Alors même que les femmes ne cessent de monter en compétence dans l’entreprise, est-il normal qu’elles soient à ce point absentes des conseils d’administration? Ne faudrait-il pas prendre en compte dans la composition de ceux-ci la réalité du terrain: femmes majoritaires dans la population, principaux vecteurs de l’achat des ménages, nerf de l’économie? Peuvent-ils continuer à se renouveler dans la consanguinité masculine? Ignorant les rapports de l’autre genre: regards et sensibilités différents, indépendance plus marquée. Et ce courage bien connu qui pousse les femmes à évoquer les questions qui fâchent, préférant soulever les vrais problèmes que protéger leur carrière… Des quotas de femmes quand le bon sens devrait suffire: Quelle tristesse! Je voudrais dire ma colère tout en remerciant les courageux défenseurs de cette idée: pas d’autres solution devant l’intolérable immobilisme! Et qu’on ne nous raconte pas qu’il n’y a pas de vivier: il existe, mais on ne l’exploite pas. Et si on nous accuse de « féminisme », sur le ton péjoratif qui va avec, demandons-nous quel est le pendant de ce terme au masculin? Le mot n’existe pas car les hommes n’en ont pas besoin: la place leur est acquise. ».

Chérifa[2].jpg Chérifa Levet, directrice générale, vice-présidente de Human Genetics Therapy de Shire.

 » Le quota n’est pas une solution idéale car elle induit une position défensive: il faut recourir à l’obligation, à la loi, pour obtenir une place. Pourtant j’y suis favorable car il peut être le coup de pouce nécessaire à l’ouverture du cercle très fermé des détenteurs de ces sièges et à l’évolution des mentalités. Il pose la question du cumul des mandats, qui bloquent des opportunités. Le système de quota doit conduire à l’égalité d’accès à ces postes, à compétence égale, pas au favoritisme, qui desservirait la cause des professionnelles et notre économie.
Il ne s’agit pas de comparer ou d’opposer les qualités respectives des hommes et des femmes. L’objectif est moins d’obtenir un certain pourcentage de femmes dans ces instances que d’atteindre les conditions de la mixité. C’est là que se trouve le gisement de richesse, grâce à la complémentarité des points de vue et des approches, qui permet d’aborder toutes les questions, d’envisager toutes les solutions, donc de prendre une décision plus nourrie. »

liautaud_ok.jpg Martine Liautaud, présidente directrice générale de Liautaud et Cie, présidente d’honneur du Stanford Business Club. 

« Hélas, oui. Hélas, parce que c’est un constat d’échec et que la contrainte n’est jamais la meilleure solution. Oui parce que les femmes sont aujourd’hui très présentes dans l’entreprise, parfois au meilleur niveau, mais rarement dans les instances de gouvernance.Elles sont anormalement sous-représentées dans les conseils: 10% de postes d’administrateurs dans les sociétés du CAC 40.
Les quotas en faveur des femmes ne sont pas une nouveauté dans notre pays.La loi sur la parité en politique a permis à de nombreuses femmes d’exercer des responsabilités, particulièrement au niveau local, à la satisfaction de tous. L’entreprise ne peut pas être le dernier bastion du pouvoir masculin en France, alors que le Medef lui-même est présidé par une femme!
Les femmes apportent dans les conseils d’administration la même chose que les hommes en termes d’expérience, de compétence, d’analyse ou de réflexion.Mais si la question implique que les femmes apporteraient un « plus », je le crois volontiers. Les femmes ont une approche des problèmes souvent plus globales (ou moins binaire), plus ouverte à toutes les dimensions de l’entreprise et plus respectueuse d’un développement durable et équilibré.
Dans les conseils,elles peuvent faire valoir des points de vue susceptibles d’un plus large accord, tout en étant fermes sur les principes et garantes du respect de l’éthique. En bref, la présence des femmes facilite le consensus. C’est la diversité qui fait la valeur ajoutée ».
vmoissonnier_l_0709.jpg Valérie Moissonnier, Coach de dirigeants et de comité de direction, secrétaire générale de la fédération francophone de coachs professionnels. 

 » Oui, sans quota la société française ne fait que de la « Reproduction » de ses élites scolaires, sociales et maintenant dans les conseils d’administration. En tant que coach de dirigeants, j’aide des femmes à accéder aux comités de direction. Ce qui est extrêmement difficile. Un patron ne dira jamais ce qu’il ne veut pas d’une femme parce qu’elles est une femme mais parce qu’elle manque d’expérience, de compétences, d’aptitudes…Ce qui n’est jamais la réalité. Sans loi, les femmes plafonnent à 9% de représentation dans les conseils d’administration.
Les femmes sont plus concrètes et moins conceptuelles. Elles préfèrent le dialogue à l’autorité et les réseaux horizontaux aux hiérarchies verticales. Elles sont « process-oriented’. Elles utilisent une logique inductive plutôt que déductive. Des études américaines ont démontré que les entreprises dans lesquelles il y avait plus de femmes dans leurs comités de direction avaient de meilleurs résultats. Il ne fait aucun doute que la mixité est dans les entreprises un facteur de performance qu’il faut exporter dans les conseils d’administration. »

CdeMONTAIGU.jpg Claire de Montaigu, présidente de Leaders Trust.

 » Cela me choque car c’est avant tout de la ségrégation, une mauvaise réponse à une bonne question.Cela dit, force est de constater que la mise en place de quotas est efficace.Cependant, je n’adhère pas à une loi. Il me semble  que de fermes recommandations, un système d’incitation sérieux avec des objectifs précis qui s’apparenteraient à un code de bonne conduite, seraient suffisant. Afin de contrôler les quotas, une institution indépendante pourrait fixer des objectifs et réaliser un bilan/rapport annuel. Comme par exemple ceux mis en place pour les rémunérations des patrons.
Cela dit pour atteindre ces quotas, il faudrait aussi que les conseils d’administration acceptent des administrateurs qui ne sont pas encore des chefs d’entreprise. Malheureusement, peu de femmes le sont. Les conseils devraient intégrer des dirigeantes de branches ou de division où l’on retrouvent de nombreuses femmes de grand talent.
Les femmes donnent un point de vue bien différent des hommes. Elles ont des qualités d’empathie et d’ouverture utiles en temps de crise.Comme les hommes, elles apportent leurs compétences et leur expérience face à des entreprises dont les effectifs et les clients sont à 50% des femmes. Un « échantillon » représentatif par rapport aux problèmes posés, management, clients…. »

morali_ok.jpg Véronique Morali, présidente de Fimalac Developpement, de Terrafemina, administrateur de Coca-Cola Enterprises aux Etats-Unis. 

 » A condition que le système qui sera proposé aux entreprises soit réaliste et mesuré, je ne suis pas choqué par des quotas qui permettraient une représentation plus équilibrée des femmes dans les conseils d’administration. Les femmes apportent dans les conseils d’administration leur expertise, leur vision et leurs questionnements. Et à ce titre, rien de différent des autres administrateurs. Mais leur présence est un gage aussi d’une complémentarité de regards et d’opinions qui ne peut qu’être utile et profitable à la bonne gouvernance des entreprises ».

oghly_ok.jpg  Marie-Christine Oghly, présidente du Medef Ile-de-France. 

 » Avec 83% de femmes âgées de 25 à 50 ans qui travaillent, la France bat tous les records européens. Et pourtant, nous sommes encore très éloignés d’une véritable parité. Les membres des conseils d’administration des grands groupes ne comptent que 9% de femmes alors qu’elles sont 40% en Norvège, 17% au Danemark, 15% aux Etats-Unis. Faut-il imposer une loi? Face à cette situation, je ne crois pas à la contrainte. La France n’a cessé de légiférer depuis 30 ans: six lois entre 1972 et 2008! Avec quels résultats? La tentation demeure forte de poursuivre dans cette voie. Plutôt que de vouloir imposer, l’Etat doit faire confiance aux partenaires sociaux ou aux actionnaires. L’émergence des femmes dans la vie professionnelle ne peut pas relever seulement de la loi: il s’agit de faire changer les mentalités.De ce point de vue, les députés ne sont pas les mieux placés pour donner l’exemple: avec 12% seulement de femmes élues à l’Assemblée nationale, le chemin vers la parité est encore long.
Des économistes ont prétendu que la crise financière n’aurait pas eu lieu si la parité dans les conseils d’administration avait été respectée.Je n’irai pas jusqu’à cette affirmation mais la présence des femmes dans les conseils d’administration peut éviter aux dirigeants de se polariser sur des enjeux de pouvoir, au détriment du quotidien. Le pragmatisme me semble mieux partagé lorsque la mixité des sexes est respectée. Mais pour cela, il ne faut pas seulement rechercher la femme « alilbi », celle qui siègera en fonction de son sexe et non pas en fonction de ses qualités personnelles. Et cela pose le problème plus complexe de l’évolution professionnelle de la femme au regard de ses contraintes domestiques. C’est là que réside la véritable évolution: faire en sorte désormais que les obligations conjugales et familiales soient compatibles avec des responsabilités professionnelles importantes. C’est là que réside la véritable responsabilité de l’Etat et non pas dans l’instauration de tel ou tel type de quota ».

pascale perez.jpg Pascale Perez, présidente de Derichebourg Polyurbaine et de Dedis.

 » Je suis plutôt opposée au principe des quotas qui a tendance à décrédibiliser les femmes. Le monde des affaires est historiquement et culturellement masculin. Le chiffre de moins de 10% de femmes dans les conseils d’administration du CAC 40 place la femme derrière place la France derrière la Turquie et la Roumanie. Le recours à la loi et aux quotas est le seul moyen pour provoquer un électrochoc. Les femmes sont prêtes pour cela: leur capacité à gérer vie privée et familiale en parallèle de leur vie professionnelle n’est plus à démontrer. Prétendre l’inverse est un prétexte à l’inertie. En parallèle, on pourrait imaginer l’imposition de critères de jugement de bonne gouvernance, et aussi une évaluation obligatoire des fonctions d’administrateurs. Pour toutes ces raisons, j’encourage Jean-François Copé dans son projet, et lui rappelle qu’il faut être vigilant. Le parlement est en majorité masculin.
Les femmes peuvent apporter une réelle diversité: par leur état, par leur expérience et par leur âge, puisque les nouvelles « entrantes » seront forcément plus jeunes que la moyenne actuelle. Elles sont capables d’élargir les domaines d’intérêts des conseils, tout en améliorant la communication et, ainsi, contribuer à une plus grande transparence. Face aux bouleversements rapides de ces dernières années remettant en question nos modèles économiques, les femmes apporteront les idées et les analyses nécessaires pour relever les défis de demain. Finalement, je pense que l’arrivée des femmes dans les conseils jouera certainement un rôle dans l’indispensable révolution culturelle que doivent connaître ces derniers ».
Le Conseil d’administration a décidé à l’unanimité de coopter Inès-Claire Mercereau comme administrateur et de la nommer Président-directeur général de Boursorama.
Par Inès Mercereau | Président-Directeur général de Boursorama | 01/10/10

« J’ai été tellement habituée à être dans des univers où les femmes étaient minoritaires, que la situation où il y a effectivement la parité est une chose que je n’ai jamais véritablement constatée. »

Inès Mercereau a commencé sa carrière à la Cour des Comptes en 1983. Elle est diplômée de l’Ecole nationale d’administration.

En 1987, elle rejoint la direction du Trésor où elle a notamment occupé les postes de conseiller économique du Directeur et de secrétaire général du Comité interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI).

En mars 1995, elle rejoint la banque Arjil en tant que gérant.

En mars 1997, elle rejoint Société Générale comme Directrice associée en charge du secteur banques assurance au département fusions-acquisitions.

De 2001 à 2003, elle a été Président-Directeur général de Sogessur, la filiale d’assurance dommages du groupe Société Générale.

De 2003 à 2007, elle est Directrice de la Stratégie du groupe Société Générale.

Depuis octobre 2007, Inès Mercereau est nommée Directrice déléguée de la Direction des Services financiers spécialisés, en charge des assurances et du crédit à la consommation du groupe Société Générale. Inès Mercereau est membre du Comité de Direction du Groupe.

Pour marquer son engagement dans la diversité, Société Générale a décidé de donner la tribune de ses médias à ses collaboratrices exemplaires à travers cinq portraits. Arrivées aux sommets, elles partagent leur vision du rôle des femmes dans l’entreprise, dans la conduite du changement, des freins qu’elles ont pu rencontrer et parlent de l’équilibre vie privée-vie professionnelle.

Quatre autres vidéos de nos dirigeantes sont à venir.

En savoir plus cliquer sur le lien suivant : La tribune des femmes

Parité en entreprise :

la Norvège montre la voie

Marie Bartnik (lefigaro.fr)
Publié le 19/01/2010 à 16:46

Ce pays nordique,

qui a imposé à ses entreprises des quotas en 2003,

se distingue par un taux très élevé de femmes administratrices.

Certains pays d’Europe, dont la France,

sont en passe de mettre en oeuvre des législations similaires.

La France ne fait pas encore figure d’exemple. Avec 10,5% de femmes dans les conseils d’administration (CA) des entreprises du CAC 40, et 7,5% globalement, elle se situe plutôt en retrait de la moyenne européenne, à 9,7%. Désireux de faire prendre aux entreprises françaises un autre tournant, les députés examinent mercredi une proposition de loi visant à assurer la parité dans les conseils d’administration des grandes sociétés, via l’instauration d’un quota de 40% de femmes, à l’horizon 2016.Une proposition qui se situe dans la droite ligne de mesures déjà votées chez certains de nos voisins européens. L’Espagne en 2007, la Norvège en 2003, ont fixé un quota similaire au sein des CA de leurs entreprises. Une réussite spectaculaire pour la Norvège, meilleure élève en la matière, puisqu’elle affiche effectivement les 40% de femmes requis (et même un peu plus : 41%), selon les chiffres diffusés par la commission européenne. La Belgique et les Pays-Bas s’apprêteraient à leur emboîter le pas. Bref, «le sujet est dans l’air» constate Brigitte Grésy, auteur du rapport sur l’égalité professionnelle remis à Valérie Létard en juillet dernier. Ansgar Gabrielsen, le ministre norvégien ayant impulsé la mise en place de ces quotas, avait d’ailleurs reçu l’année dernière la visite de plus de trente dirigeants européens intéressés par le dispositif.

Le modèle nordique favorable aux femmes

Si la Norvège obtient des résultats à la hauteur des mesures prises, les autres pays d’Europe du Nord se distinguent également mais dans une moindre mesure par la féminisation des instances dirigeantes de leurs entreprises : 17% de femmes dans les CA danois, 20% en Finlande, et 27% en Suède… Ces taux placent sans surprise l’Europe du Nord parmi les meilleurs élèves, devant les Etats-Unis (15% de femmes dans les CA) ou le Royaume-Uni (12%). Une composition qui reflète la participation des femmes aux postes-clés de l’entreprise. «La législation est globalement plus favorable aux femmes dans les pays du Nord de l’Europe. En Finlande par exemple, le congé paternité est de trois mois, et en Suède, le lobby féminin est très fort» relève Brigitte Grésy. La gestion du temps est également différente, et non discriminante pour les femmes. «Les bons salariés ne sont pas ceux qui restent le plus tard au bureau. La culture du résultat est plus ancrée dans les esprits» relève-t-elle. Autant d’éléments qui permettent de mieux concilier vie familiale et professionnelle, et d’assurer un partage plus équitable de la parentalité.

Rééquilibrer les rapports hommes-femmes

Les Etats-Unis ont également tenté de rendre leurs entreprises plus «friendly family». «IBM et Hewlett Packard ont été pionniers en la matière» souligne Brigitte Grésy. La mise en place de programmes spécifiques, favorisant le monitoring et le recrutement des femmes, créant des garderies, a contribué à rééquilibrer les rapports hommes-femmes dans l’entreprise. «Les pays anglo-saxons sont davantage dans une dynamique de promotion de la mixité en entreprise», estime Véronique Morali, qui siège aux CA de Fimalac, Havas ou encore Coca-Cola Entreprises. «Mais l’internationalisation des sociétés devrait naturellement induire une diffusion des bonnes pratiques».

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Selon Colette Lewiner : l’Europe ne pourra passer l’hiver sans l’énergie nucléaire allemande.

Publié le

En l’état actuel des choses, selon Colette Lewiner, s’il est froid, l’Europe ne pourra Après la décision d’Angela Merkel de stopper les activités des 9 centrales nucléaires allemandes, passer l’hiver, sans le nucléaire allemand, en l’état actuel des choses, selon Colette Lewiner, s’il est froid, l’Europe ne pourra passer l’hiver.

Notre voisin rouvrirait son activité durant la période hivernale pour alimenter l’Europe.

Le 15 mars 2011 Colette Lewiner avait les propos suivants sur le nucléaire :

[Good Morning Business]

Colette Lewiner : « Les autorités vont demander à revoir les conceptions des centrales proposées et celles des centrales existantes. »

La rédaction – Good Morning Business – Stéphane Soumier – bfm, le 15/03/2011
La directrice énergie du cabinet de conseil CapGemini analyse les enjeux du débat sur le nucléaire après le séisme japonais et les incertitudes autour de la centrale de Fukushima.
L’intégralité de l’interview de Colette Lewiner, invité de Stéphane Soumier dans Good Morning Business le 15 mars 2011 sur BFM Business.
http://www.radiobfm.com/flash/podcast/player_bfm.swftélécharger l extrait audio
 - Colette Lewiner - DR

Stéphane Soumier : Avec Fukushima, les gouvernements ont appuyé sur le bouton « stop » en ce qui concerne les programmes nucléaires : Berlin, Berne, Bruxelles, New Delhi et Londres. Sommes-nous dans une remise en cause fondamentale de ce qui semblait porter l’énergie de la planète à l’avenir, c’est-à-dire le nucléaire ?

Colette Lewiner : Il faut redire que ces incidents nucléaires se passent dans un contexte totalement exceptionnel. Cette catastrophe au Japon est exceptionnelle et il faut d’une certaine manière relativiser ce qui se passe.

C’est-à-dire ?

Il y a des milliers de morts dans le séisme. Pour l’instant, il y a probablement une radioactivité exceptionnelle émise dans l’environnement mais elle n’est pas encore à des niveaux extraordinaires.

Les populations ont été évacuées, et si les choses sont mises sous contrôle – c’est le point qui fait peur – et bien au total, le bilan en termes de vies humaines sera très faible, par rapport au bilan humain de la catastrophe.

Néanmoins, il y a un aspect médiatique et politique du sujet. Le gouvernement allemand dit « on met trois mois de moratoire, c’est-à-dire, on attend et on regarde », et je crois que c’est sage.

Du côté de Berne, on attend de savoir comment les centrales japonaises ont résisté au tsunami pour prendre des mesures sur leur programme nucléaire… c’est parfois cocasse !

Vous savez bien que les politiques sont très sensibles à leur opinion publique, ce n’est pas moi qui va vous apprendre ça !

Il y aura une phase où l’on va essayer de comprendre ce qui s’est passé, regarder si ce qui s’est passé peut ou non se passer ailleurs, revoir les normes de sûreté, sûrement sur la sismicité et les niveaux de sismicité pris en compte dans le dimensionnement des centrales, et le refroidissement – la redondance des installations de refroidissement.

C’est la clé, mais depuis trente ans ! On a raconté ce qui s’est passé à Three Mile Island en Pennsylvanie en 1979, c’était déjà le système de refroidissement qui était tombé en panne !

C’est vrai, avec une fusion partielle du cœur, ce qui est probablement arrivé dans un ou deux réacteurs au Japon. A Three Mile Island, il n’y avait aucune circonstance externe, c’était une accumulation d’erreurs humaines. Ici, on est dans des circonstances exceptionnelles.

Au Japon, le nucléaire, c’est 15 % d’énergie et 30 % d’électricité. En Chine, on est sur des niveaux encore inférieurs. Les opinions publiques dans le monde ne vont-elles pas  dire : « Je ne veux pas supporter une telle menace, pour 10 à 15 % de mon énergie, trouvez-moi d’autres solutions »?

On ne peut pas trouver ces autres solutions immédiatement. Le Japon ne peut pas arrêter toutes ses centrales nucléaires, ce n’est pas possible avec un tiers de l’électricité produite par le nucléaire.

Même s’ils vont forcément arrêter celles qui sont accidentées, ils choisiront peut-être de les arrêter à terme.

Il faudra substituer d’autres énergies au nucléaire. Le Japon est un grand importateur de gaz, il va probablement augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, ce qui va refaire partir ce marché complètement tombé ces deux dernières années.

15 % de l’électricité mondiale nucléaire, vous ne pouvez pas l’arrêter, vous ne l’arrêterez d’ailleurs pas. Par contre, ce qui sera freiné, c’est sûrement la renaissance du nucléaire, les nouvelles centrales. Les autorités vont demander à revoir les conceptions des centrales proposées et celles des centrales existantes.

Je ne suis pas sûre que ce mouvement soit arrêté partout, en Chine par exemple, qui a vraiment besoin de toutes les formes d’énergie. Il y aura une différence pays par pays.

[…]

Ne verra-t-on pas la naissance d’une autorité avec de réels pouvoirs pour aller inspecter et pourquoi pas stopper des chantiers de nucléaires civils ? Ça n’existe pas actuellement.

Ça n’existe pas, vous avez raison. Les Etats sont souverains. Il est intéressant d’ailleurs de voir que chaque autorité de sûreté sur le même réacteur peut avoir des avis différents.

Va-t-on arriver à faire en sorte qu’il y ait une souveraineté supranationale sur ce sujet ? Ça peut-être une bonne idée. Ce qui peut être une bonne idée, c’est d’amener plus d’expertise non seulement sur la conception des réacteurs mais aussi sur leur exploitation.

Colette Lewiner

Pays:  France
Organisme / Institut: 

Cap Gemini

CV
Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure (1964), agrégée de physique (1968) et Docteur es Sciences physique (1973), Colette Lewiner débute une carrière d’enseignante à l’Université de Paris puis rejoint en 1979 Electricité de France, d’abord à la Direction des Etudes et Recherches puis au Service des Combustibles chargé des achats de fioul, gaz, charbon et surtout de combustible nucléaire pour les centrales électriques. En 1989, elle crée la Direction du Développement et de la Stratégie Commerciale. Elle est à ce titre la première femme Directeur à EDF.En 1992, elle est nommée Président Directeur Général de SGN-Réseau Eurisys, un ensemble de sociétés d’ingénierie et de services à l’industrie (du Groupe Areva) , employant 9000 personnes dont près de la moitié d’ingénieurs et cadres.
En 1998, elle rejoint Cap Gemini et crée le secteur global «Utilities» (électricité, gaz, eau, et services d’environnement) qu’elle dirige. En mai 2000, à la suite de la fusion de Cap Gemini et Ernst & Young , Colette Lewiner est nommée Global Vice-President en charge du secteur «Energy, Utilities and Chemicals ».

En 2004, en plus des responsabilités précédentes, elle crée l’unité de Marketing Global pour le groupe Capgemini.

Elle est l’auteur de nombreuses publications , notamment sur le secteur du nucléaire (dont un texte sur le rôle des femmes dans le nucléaire).

CV de Colette Lewiner.

CARRIERE :
Colette Lewiner est une ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ulm/Sèvres) (1964), agrégée
de physique (1968) et Docteur es Sciences physique (en physique des semi conducteurs) en 1973.
Elle débute sa carrière à l’Université de Paris où elle est Maître de Conférences et où elle poursuit des
travaux de recherche sur les phénomènes électriques et magnétiques dans de nouveaux types de semi
conducteurs.
En 1979, elle rejoint  Electricité de France d’abord à la Direction des Etudes et Recherches puis au
Service des Combustibles chargé des achats de fioul, gaz, charbon et surtout de combustible nucléaire
pour les centrales électriques.
En 1987, elle est nommée chef de ce service dont le budget annuel s’élève à 17 milliards de francs et
elle négocie des contrats d’approvisionnement dans de très nombreux pays du monde.
En 1989, elle crée la Direction du Développement et de la Stratégie Commerciale. Elle est à ce titre
la première femme Directeur à EDF. Sa direction a en charge les ventes d’électricité auprès des grands
clients industriels et tertiaires mais aussi la définition des offres, le marketing et l’animation des forces
commerciales pour les marchés des  PME-PMI et  de la clientèle domestique. Elle est également en
charge du développement  des activités nouvelles d’EDF connexes à son métier principal.
En trois ans, Colette Lewiner améliore la satisfaction des clients industriels, tertiaires et résidentiels
d’EDF en proposant avec de nombreux partenaires externes des solutions énergétiques innovantes et
mieux adaptées à leurs besoins.
En 1992, elle est nommée Président Directeur Général de SGN-Réseau Eurisys.
Le Réseau Eurisys regroupe les filiales et participations de SGN, elle-même filiale de COGEMA( groupe
Areva). Cet ensemble de sociétés qui représentait 9000 personnes dont près de la moitié d’ingénieurs et
cadres, commercialise un savoir-faire technique en ingénierie et en services.
En 5 ans, Colette Lewiner double le chiffre d’affaires de SGN-Réseau Eurisys et ce malgré la forte baisse
des activités d’ingénierie nucléaire en France.
Elle augmente également de façon importante la part internationale du chiffre d’affaires notamment aux
Etats-Unis avec la signature de l’important (300 M Euros) contrat d’assainissement du site nucléaire
d’Hanford (Etat de Washington).
En 1997, ce sont 1300 personnes sur 9000 que compte SGN-Réseau Eurisys, travaillent à l’international
ce qui représente un essor très significatif comparé aux 300 en 1992.
Cette transformation de l’Entreprise est menée  sans heurts sociaux et en maintenant une bonne
rentabilité des activités.
En 1998, elle rejoint Cap Gemini et crée le secteur global  «Utilities» (électricité, gaz, eau, et
services d’environnement) qu'elle dirige (GMU Utilities).
En mai 2000, à la suite de la fusion de Cap Gemini et Ernst & Young ,Colette Lewiner est nommée
Directeur Général de la GSU (Global Sector Unit) «Energie et Utilities». En 2002, le secteur est
élargi à la Chimie.
Enfin en 2004, en plus de la direction globale du secteur « Energy, Utilities and Chemicals » elle
crée l’unité de Marketing Global pour le groupe et en prend la responsabilité. 2
Au cours de ces dernières années, Colette Lewiner s’est employée à renforcer la présence internationale
de Capgemini auprès des principales sociétés pétrolières, des gaziers, des électriciens, et des sociétés
de services à l’environnement, en leur apportant à la fois les compétences spécifiques à ce marché en
pleine mutation et la force du Groupe. Elle a mis également en place une gestion globale pour les grands
acteurs du marché, développé des offres spécifiques au secteur, gagné de très gros contrats
d’outsourcing en Amérique du Nord et augmenté significativement le chiffre d'affaires global de
Capgemini qui  a atteint 1 M Euros en 2006
Ce secteur représente, en 2006, 14 % du chiffre d’affaires de Capgemini (contre 4 % en 1998)  et  a
connu une forte croissance au cours des dernières années.
Capgemini est aujourd’hui reconnu comme un leader dans ce secteur et  classé par les analystes, tels
que Gartner,  #1 en Europe et #1 mondialement.
PUBLICATIONS :
à Parution du «Que sais-je» sur les Centrales nucléaires (PUF) en avril 1988.
à 20 publications scientifiques sur la physique des semi conducteurs de 1970 à 1980.
à 30 publications sur le combustible nucléaire et le marché de l’uranium dans des colloques français et
internationaux ainsi que sur le rôle des femmes dans le nucléaire.
à De nombreuses conférences internationales et  interventions auprès des médias sur l’évolution du
secteur de l’électricité, du gaz et celui du pétrole
DECORATIONS :
à Commandeur de l’Ordre National du Mérite.
à Officier de l’Ordre de la Légion d’Honneur.
ACTIVITES DIVERSES :
Membre de l’Académie des Technologies.
Administrateur de Nexans, de La Poste et de TGS-Nopec.
Membre du Conseil Stratégique des Technologies de l’information rapportant au Premier Ministre
Ancienne Présidente de l’European Nuclear Society (ENS), de NucNet (agence de presse internationale
sur le Nucléaire) et fondatrice de WIN (Women In Nuclear).