On les présente souvent comme les deux jumeaux de la #politique. Et de fait, les points communs sont nombreux entre Justin #Trudeau, Premier ministre canadien, et Emmanuel #Macron, président français, qui se retrouvent mercredi au Canada pour le sommet du #G7. Leur style et leur #communication sont semblables. Mais ont soulevé des critiques similaires dans leur pays respectif.
Archives de Tag: ETATS-UNIS
Tech for good summit at l’Élysée Paris : Une liste de grands patrons de groupes internationaux, qui a de quoi laisser rêveur, bon nombre de chef d’Etat..
Emmanuel #Macron reçoit mercredi une cinquantaine de grands patrons à l’Élysée pour un #sommet consacré au #numérique.
Une liste qui a de quoi laisser rêveur bon nombre de chef d’Etat… Emmanuel Macron reçoit mercredi à l’Élysée une cinquantaine de grands patrons du numérique pour un sommet « #Tech for good » à la veille de l’ouverture du salon VivaTechnology. Parmi les invités, les responsables des plus grandes entreprises du numérique françaises comme internationales. Des annonces sont attendues sur l’inclusion numérique et la gestion des problèmes posés par le développement des technologies dans la société et dans le monde du travail.
Les responsables de #Facebook, #Microsoft et #Uber dans la même pièce
Si les regards se sont focalisés sur la présence de Mark #Zuckerberg, le patron et fondateur de Facebook, il ne sera pas le seul à être présent à l’Élysée mercredi. Le patron de #Microsoft, Satya #Nadella, et celui d’Uber, Dara #Khosrowshahi, qui a pour mission de relancer le service de #VTC après le départ de son fondateur, se retrouveront également à l’Élysée. #Apple, faute d’avoir pu envoyer Tim #Cook, qui a déjà rencontré Emmnauel Macron à l’automne dernier, a dépêché Angela #Ahrendts, senior vice-présidente en charge des Apple Store et très puissante dans l’entreprise.
Qu’en pense la Chine de la crise financière européenne et l’aide proposée par son gouvernement au » vieux continent » ? Maï Salaün
En Chine,
médias et microblogs
contestent l’aide proposée
à l’Europe
Suite au sommet européen et au voyage du directeur général du FESF à Pékin, les commentateurs dans les médias et sur les weibos, sorte de Twitter chinois, expriment leur incompréhension et demandent quelles sont les contreparties, au moment où la Chine donne des signes de ralentissement et d’inflation.
Premier détenteur mondial de réserves de change avec plus de 3200 milliards de dollars (2762 milliards de francs), la Chine a dit à maintes reprises être prête à soutenir l’euro. La deuxième économie mondiale a les reins solides et de bonnes raisons de se porter au secours du Vieux continent, son principal marché d’exportation avec les Etats-Unis.
Mais le moment est sans doute mal choisi, alors que l’Empire du Milieu enregistre un ralentissement de sa croissance et peine à juguler une inflation qui pénalise les plus modestes avec une forte hausse des produits alimentaires. Les Chinois ont d’ailleurs promptement exprimé leur hostilité sur les weibos, ces microblogs qui comptent plusieurs centaines de millions d’utilisateurs.
«L’Europe est beaucoup plus riche que la Chine. Comment peut-elle manquer d’argent? C’est une vraie escroquerie», assène un microblogger, Song Hongbing. «Quand vous consacrerez-vous à aider votre propre population, à nourrir les enfants de la campagne, à donner du travail aux légions d’étudiants diplômés qui sont au chômage, à permettre aux masses modestes de se loger?», demande un autre internaute identifié sous le pseudonyme Post-90s Voice.
Clarifications attendues par Pékin
En dépit d’une croissance colossale ces 30 dernières années, Pékin doit encore extraire de la pauvreté plusieurs centaines de millions de Chinois. Le gouvernement doit réduire le fossé entre riches et pauvres qui se creuse dangereusement.
Selon Michael Pettis, professeur de finance à l’Université de Pékin, l’opposition de l’opinion publique à ces projets constitue une réelle source d’inquiétude pour les autorités, même dans un pays où le Parti communiste règne sans consulter le peuple. «Les gens vont penser que la Chine sort de l’ornière une bande de riches étrangers. Politiquement, ça n’est jamais bon», estime-t-il.
La zone euro a décidé de démultiplier la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont la capacité d’intervention passerait à 1000 milliards d’euros (1221 milliards de francs), contre 440 milliards. Sollicitée par l’Europe, la Chine pourrait acheter des obligations du FESF supplémentaires.
Mais Pékin, qui représente déjà un investisseur important dans le Fonds, n’a donné aucun signe clair d’engagement nouveau dans l’attente de «clarifications». Le pays a connu des revers de fortune avec ses investissements étrangers.
Concessions
Il était notamment entré au capital de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley et du fonds d’investissement Blackstone, frappés de plein fouet par la crise financière de 2008. Les dirigeants chinois «ont été très critiqués dans le pays pour cela et je pense qu’ils veulent éviter de recommencer», note Michael Pettis.
Le «Global Times», journal en langue anglaise connu pour ses positions nationalistes, estime que Pékin devrait à tout le moins exiger des concessions en échange de sa contribution. Et le quotidien de mentionner en particulier une plus grande ouverture du marché européen aux produits et investissements chinois.
«Une Europe développée demande de l’argent à la Chine (…). Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi la Chine devrait accepter», écrivait vendredi le journal dans un éditorial. Certains pensent également que les Européens doivent mettre en sourdine leurs critiques à l’égard du yuan, jugé artificiellement sous-évalué pour favoriser les exportations chinoises.
Dans tous les cas, prédit Andy Xie, ancien économiste en chef à Morgan Stanley, la contribution chinoise ne pourra être que symbolique. «On ne peut pas donner de l’argent dans un cas potentiel de faillite sans avoir son mot à dire sur la restructuration (du bénéficiaire). Or la Chine n’a pas le contrôle de l’Europe», relève- t-il.
La croissance du nombre de millionnaires s’accélère dans les pays émergents
Source : La Tribune.fr – 22/06/2011 | 21:30 – 346 mots |
Les pays émergents comptent de plus en plus de millionnaires, selon une étude de Merril Lynch avec Capgemini dévoilé ce mercredi. Fait marquant : pour la première fois la zone Asie-Pacifique se positionne au deuxième rang devant l’Europe en terme de nombre de personnes fortunées et de patrimoines.
En 2010, le nombre millionnaires en dollars dans le monde a dépassé le niveau record enregistré avant la crise de 2007, selon la 15ème édition du World Wealth Report publiée ce mercredi par Capgemini et Merril Lynch Wealth Management. Ils sont désormais 10,9 millions à se partager un patrimoine de 42 700 milliards de dollars, soit environ treize fois la valeur du PIB réalisé par l’Allemagne en 2010.
Mais ces dernières années, les économies de la région Asie-Pacifique ont connu un véritable boom économique tirée par une solide demande en Chine, en Inde et à Singapour. C’est donc logiquement que la croissance du nombre de millionnaires que comptent les pays émergents continue à être supérieure à celle des pays développés. Symbole de cette tendance, la zone Asie-Pacifique, hors-Japon, avec près de 10% de millionnaires supplémentaires en 2010, en compte désormais et pour la première fois davantage que l’Europe, après l’avoir déjà dépassé en 2009 en termes de patrimoine. Alors que le Vieux Continent dénombrerait 3,1 millions de personnes fortunées pour une richesse de 10.200 milliards de dollars, les millionnaires asiatiques seraient 3,3 millions à se partager un gâteau estimé à 11.600 milliards de dollars
« Autre élément nouveau dans [cette] région : l’Inde a rejoint le classement des douze premiers pays en termes de nombre de millionnaires », a indiqué Laurence Chrétien, en charge du World Wealth Report pour la France au sein de Capgemini Consulting. La hiérarchie n’est cependant pas bousculée. Les millionnaires restent fortement concentrés aux Etats-Unis en Allemagne et au Japon avec 53% de la population mondiale des personnes fortunées. Mais si elle maintient son rythme de croissance, « la Chine devrait faire son entrée dans le trio de tête d’ici sept à dix ans », assure Gilles Dard, président de Merril Lynch Wealth Management en France..
L’Amérique latine connaît pour sa part une croissance moindre avec 6,2% de millionnaires en plus. Le continent affiche pourtant de bons résultats en termes d’évolution de leur PIB, avec notamment le Brésil (+7,5%) et le Mexique (+5%). « En Amérique Latine, les fortunes restent encore très concentrés dans certains groupes familiaux », explique Gilles Dard.
Les classes moyennes tendent à disparaitre, on se dirige tout droit vers un monde d’exploitant/exploité. Faudra bien choisir son camp !!!
par Isa le 23/06/2011 à 11:14
Ils sont riches , ils n’ont qu’à payer des profs particuliers à leur môme … ou les envoyer dans des pensions pour fils de riches
par Tonio Delavega le 01/11/2011 à 18:14
« …3200 milliards de dollars (2762 milliards de francs) ». De francs !! De grâce, mettez de tels « journalistes » à la porte, si vous voulez garder un minimum de crédibilité. Euros, francs français d’il y a plus de dix ans, francs suisses,…
par albertfrank le 01/11/2011 à 10:15
La Chine compte cinq fois plus de millionnaires que la France
Source : La Tribune.fr – 01/06/2011 | 14:58 – 532 mots |
Une femme de chambre chinoise devant l’hôtel Château Laffitte situé dans la proche banlieue de Beijing
Les millionnaires sont en plein boom dans l’ex-Empire du Milieu. Selon une étude du Boston Consulting Group, la Chine compte désormais 1,11 million de millionnaires en dollars, soit 31% de plus qu’en 2009. Le pays se situe au 3e rang mondial, derrière les Etats-Unis et le Japon. La France arrive loin derrière avec 210.000 millionnaires.
Nouveau record pour la Chine. Alors qu’en un an, le nombre de millionnaires a bondi de 12,2% dans le monde, le nombre de millionnaires en dollars dans la deuxième économie mondiale a bondi de… 31%. La Chine abrite 1,11 million des 12,5 millions de foyers millionnaires du monde. Elle se situe en deuxième position, loin derrière les Etats-Unis (5,22 millions de millionnaires), le Japon (1,53 million), et distance d’une bonne longueur le Royaume-Uni (570.000 millionnaires) et l’Allemagne (400.000).
L’augmentation de 31% sur un an du nombre de « superriches » chinois est d’autant plus impressionnante que les fortunes privées ont progressé en moyenne dans le monde de « seulement » 8% en 2010. Le total des fortunes de la planète atteignait 121.800 milliards de dollars fin 2010, soit 20.000 milliards de dollars de plus qu’au plus fort de la crise financière. L’étude du Boston Consulting Group (BCG), publiée ce mardi, souligne également que les fortunes privées progressent, mais moins vite qu’avant la crise, puisque de 2002 à 2007 l’augmentation s’est établie à 11% par an. Selon le cabinet de conseil en stratégie, cette croissance devrait même ralentir encore dans les années à venir, notamment à cause du Japon. BCG prévoit un ralentissement de la croissance des fortunes mondiales entre la fin 2011 et 2015, à 6% par an en moyenne, avec un rythme plus rapide dans les pays émergents.
La Chine « superriche » mais pas si performante sur les « ultrariches »
Pourquoi, dans un tel contexte, la Chine a-t-elle réussi à augmenter considérablement son nombre de millionnaires ? Selon l’enquête annuelle de l’institut d’édition et de gestion évènementielle Hurun Report, publiée en avril 2011 en coopération avec le think tank GroupM Knowledge, cette augmentation s’explique par la croissance rapide du PIB et surtout par le boom immobilier en Chine. Le Hurun Report estime que 55% des millionnaires chinois doivent leur fortune à des entreprises privées, 20% sont des spéculateurs immobiliers, environ 15% sont actionnaires, et les 10% restants seraient des cadres très bien rémunérés.
Si la Chine tire très nettement son épingle du jeu sur le nombre de millionnaires (à relativiser avec les énormes disparités de richesse et de développement dans cet immense pays), elle ne se classe « que » 8è pour les foyers possédant plus de 100 millions de dollars, les « ultrariches » estimés à 393 dans le pays. Sur ce critère, ce sont encore les Etats-Unis qui arrivent en tête, avec 2692 foyers riches de plus de 100 millions de dollars. Le podium est complété par l’Allemagne (839 foyers) et l’Arabie Saoudite (826).
La France en 9e position sur les deux tableaux
De plus, certains Etats plus petits recensent une concentration plus importante de millionnaires. A Singapour, 15,5% des foyers possèdent un patrimoine qui dépasse le million de dollars. En Europe, c’est la Suisse qui arrive en tête des pays à la plus forte concentration de millionnaires, avec 9,9% des foyers.
La France arrive en 9e position sur les deux tableaux : 210.000 millionnaires et 377 « ultrariches ». Sur les « superriches » (les millionnaires) la France est devancée en Europe par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. En ce qui concerne les « ultrariches », la France en acceuille moitié moins que l’Allemagne (377 contre 839) et moins que le Royaume-Uni (738), la Russie (561) et l’Italie (494).
Ces milliardaires communistes qui font la pluie et le beau temps en Chine
Source : La Tribune.fr – 04/03/2011 | 16:11 – 762 mots |
Ce samedi, les dirigeants du parti communiste chinois dévoileront les détails du douzième plan quinquennal. L’un des volets portera sur les mesures, en particulier fiscales, destinées à réduire des inégalités de revenus, sources de tensions dans la population. Mais il faudra compter avec l’opposition des dizaines de milliardaires membres de l’assemblée.
Copyright Reuters
Les mesures en faveur d’une réduction des inégalités en Chine, qui atteignent des proportions inédites, figurent en bonne place dans le 12e plan quinquennal. Demain samedi, dans son discours d’introduction aux travaux de la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire, le Premier ministre Wen Jiabo devrait en parler longuement. Le pouvoir est préoccupée par la grogne sociale qui gagne du terrain, en raison de la cherté de la vie, de l’absence de liberté d’expression et de la corruption.
Car en Chine, argent et communisme font bon ménage. Une enquête menée par deux journalistes de l’agence Bloomberg, Michael Forsythe, correspondant à Pékin, et Peter Hirschberg, illustre quantitativement le phénomène.
Les plus fortunés des parlementaires américains sont loin d’égaler leurs homologues chinois
Dans les rangs des 2.987 membres de l’Assemblée, figurent 70 très grosses fortunes dont le patrimoine cumulé représente 493,1 milliards de yuan (53,7 milliards d’euros). A titre de comparaison, rappelons qu’aux Etats-Unis, la fortune des 70 membres du Congrès les plus riches atteint seulement 4,8 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros). Or, outre-Atlantique, le revenu par habitant est dix fois supérieur à celui de la République populaire. Difficile d’illustrer plus clairement l’écart abyssal des inégalités dans l’ex-Empire du milieu.
Officiellement, aucun pays au monde ne compte plus de milliardaires que les Etats-Unis. On en recense 400 contre 190 en Chine. Mais ce chiffre, selon de nombreux spécialistes, ne reflète que partiellement la réalité, car, dans l’ex-empire du Milieu, une large part de la richesse n’est pas déclarée.
Dans ces conditions, la volonté de justice sociale affichée par les autorités de Pékin a toutes les chances de se heurter au lobbying des « caciques » membres de l’Assemblée. Car si, au nom de l’égalité, il n’est pas obligatoire d’être communiste pour intégrer le « parlement » de la nation, en réalité, cette chambre est sous le contrôle absolu du parti. La sélection de ses « élus » fait donc problème pour représenter une population de facto exclue de toute possibilité institutionnelle de s’exprimer. Comme le remarquait l’écrivain britannique George Orwell, dans « La ferme des animaux » : « Certains sont plus égaux que d’autres ».
Un relèvement du seuil d’imposition est… envisagé
Si dans le nouveau plan quinquennal, il est prévu de relever le seuil d’imposition fiscale pour soulager les bas et moyens revenus et taxer davantage les hauts revenus, en revanche aucun taux précis n’a encore été communiqué. Comment ces milliardaires et ceux qui aspirent à le devenir seront-ils enclins à accepter l’application réelle de telles mesures ? D’autant que la générosité ou la justice sociale ne font pas partie de leurs préoccupations.
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le plus riche des membres de l’Assemblée chinoise, Zong Qinghou. « Les gens riches investissent leur argent, et créent des emplois. S’ils sont éliminés, personne n’investira ni ne construira des usines ! » expliquait récemment à des journalistes, le PDG fondateur du groupe Hangzhou Wahaha, leader sur le marché des boissons en Chine. Ce dernier s’est également toujours prononcé contre l’imposition de toute taxe foncière où l’extension du financement public pour améliorer une couverture sociale pratiquement inexistante. C’est plutôt le genre de discours que l’on s’attendrait à trouver dans la bouche d’un adepte de Milton Friedman ou de Friedrich Hayek, mais à une grande réserve près : ces auteurs ont aussi viscéralement défendu la liberté de l’individu contre tous les totalitarismes.
Vraiment riches, officiellement communistes mais résolument pas philanthropes
En septembre dernier, les milliardaires américains Warren Buffett et Bill Gates avaient fait le déplacement à Pékin pour convier cinquante de leurs homologues chinois à un dîner pour leur vanter les bienfaits de la philanthropie, ils avaient fait chou blanc, les nouveaux riches de la république populaire ayant été très réticents à mettre la main à la poche.
Il n’en reste pas moins que la préoccupation du parti de rééquilibrer un modèle économique où les taux de croissance à 10% se sont faits sur un faible coût de travail, une priorité aux exportations et un investissement inédit dans l’histoire humaine dans le développement des infrastructures, est réelle.
Une étude de CLSA montre que depuis 1999, la croissance annuelle du revenu moyen urbain est restée pratiquement supérieure à 8%. Ce n’est le cas pour le monde rural que depuis 2006. Mais cette appréciation est grignotée par l’inflation autour de 5%, et des prix de l’immobilier quasiment inaccessibles pour le Chinois moyen.
Les militants de la démocratie qui appellent à manifester chaque dimanche dans les grandes villes pour une « révolution de jasmin » dans leur pays mettent en avant ce creusement des inégalités, soulignant l’incapacité du parti communiste à trouver une solution à l’aggravement de cette situation malgré le boom économique. Pour le moment, la seule réponse est la répression.
« Made in France » ? Ne rêvons plus
Source : La Tribune.fr – 01/06/2011 | 19:22 – 889 mots |
Par Alain Madelin, ancien ministre
Un nouveau label « Made in France » ou plus exactement « Origine France garantie » vient d’être dévoilé. Ayant, pour ma part, toujours roulé dans une voiture française par fierté de nos marques nationales, privilégiant volontiers aussi le « made in Breiz », par attachement à l’identité bretonne, je ne peux que trouver sympathique cette démarche patriotique. Il serait pourtant abusif de tirer des leçons économiques de cette forme de « préférence nationale ». Un achat à l’étranger n’est pas une perte d’emploi mais un déplacement d’emploi d’une entreprise française à une autre (lire « Le mauvais procès du libre-échange » dans « La Tribune » du 18 avril 2011).
Depuis belle lurette, tous nos produits sont en fait « made in world ». Rien n’illustre mieux cette réalité que le petit essai de l’économiste américain Leonard Read, « Moi, le crayon ». « Je suis un crayon noir, le crayon de bois ordinaire que connaissent tous ceux qui savent lire et écrire… Moi le crayon, aussi simple que je paraisse, je mérite votre émerveillement et votre respect »… « Simple ? Et pourtant pas une seule personne à la surface de cette Terre ne sait comment me fabriquer. »
Et d’énumérer tout ce qui entre dans la fabrication d’un crayon. Le bois de cèdres d’Oregon. Tout le travail des bûcherons – du campement qui les loge à leur ravitaillement -, les scies et les haches, les camions et les trains qui assurent la coupe et le transport (jusqu’aux machines complexes de la scierie). Comment le graphite d’une mine de Ceylan est produit, transformé puis transporté jusqu’au crayon qui s’ébauche. Et de décrire aussi le long processus qui permet de fabriquer, à partir des mines de zinc et de cuivre, la virole en laiton au bout du crayon qui retient une « gomme » elle-même produite par l’interaction du chlorure de soufre avec de l’huile de graine de colza provenant d’Indonésie. Et l’histoire des six couches de laque qui recouvrent le crayon, celle de la marque imprimée… Ce sont au total des millions d’êtres humains qui participent sans le savoir à la création de ce simple crayon, qui échangent et coordonnent leur savoir et leur savoir-faire dans le cadre d’un système de prix sans qu’une autorité supérieure dicte leur conduite.
Ce texte date de 1958. Depuis, la mondialisation et la mutation de nos économies vers la société de la connaissance n’ont fait, bien entendu, que renforcer cette interdépendance. Mais notre façon d’appréhender le réel reste encore fortement marquée par un appareil statistique conçu pour mesurer les échanges de biens physiques de la société industrielle. Or, derrière la crainte de la désindustrialisation ou les peurs des délocalisations, la réalité, c’est l’internationalisation de l’économie et l’interpénétration de l’industrie et des services.
La frontière entre industrie et services s’estompe. Au lieu de vendre un bien, on vend de plus en plus un service. Les industriels se font commerçants, les commerçants se font industriels. Une nouvelle catégorie d’entreprises apparaît, les « sociétés plates-formes », qui conçoivent leurs produits, maîtrisent leurs marques, vendent partout dans le monde et remplacent leur activité de production par une sous-traitance optimisée à l’échelle de la planète. Apple en est un bon exemple. Prenez un iPhone, comptabilisé 179 dollars dans les statistiques américaines des importations en provenance de Chine. Une récente étude universitaire réalisée au Japon (Yuquig Xing et Neal Detert) a décomposé le processus de fabrication et la chaîne de valeur. Si la 3G, le Bluetooth et les composants audio sont « made in USA », la mémoire flash et l’écran sont produits au Japon, le processeur et ses composants sont coréens, le GPS, la caméra et le wi-fi viennent d’Allemagne. L’assemblage final en Chine ne représente que 6,50 dollars, soit 1,3 % du prix de vente aux États-Unis ! Ce que l’on voit, c’est un déficit commercial apparent de 1,9 milliard de dollars pour les États-Unis avec l’iPhone ; ce que l’on ne voit pas, c’est la captation de l’essentiel de la valeur créée par les Américains.
Derrière le film catastrophe de la désindustrialisation que la France aime se projeter, la baisse de nos effectifs industriels a deux causes essentielles. D’une part, l’externalisation des fonctions de service (gardiennage, nettoyage, cantine) autrefois comptabilisées dans les emplois industriels et passées aujourd’hui dans les services. D’autre part, la hausse de la productivité dans l’industrie où moins d’emplois et moins d’argent sont nécessaires par unité produite. L’influence des délocalisations reste marginale. D’ailleurs, tous les rapports convergent pour montrer que les délocalisations sont globalement favorables à la croissance économique et à l’emploi.
Les délocalisations sont favorables à la croissance économique et donc à l’emploi tout comme le progrès technique. Il n’y a pas de différence entre une main-d’oeuvre chinoise peu chère et un robot industriel ! L’Allemagne est devenue le premier exportateur de biens de haute technologie devant les États-Unis, à partir des mêmes facteurs de production que la France (même monnaie et même coût du travail).
Il ne faut pas se tromper de combat et prétendre défendre nos emplois, face aux pays à main-d’oeuvre bon marché, en comprimant les salaires, en subventionnant les emplois peu qualifiés par d’artificielles baisses de charges tout en décourageant le capital et en surfiscalisant les emplois qualifiés. Le mariage réussi du « made in world » et du « made in France », c’est celui de la créativité et de l’investissement.
L’exemple de l’I-Phone est faux. Si l’on choisit de décomposer le produit, il faut le faire intégralement et ne pas attribuer la caméra à l’Allemagne à 100 %. Derrière le fournisseur allemand, il y a d’autres sous-traitants,… Vu le secret industriel, probablement personne ne connaît la vraie répartition de la VA de l’I-Phone entre pays. Si 15 dollars au Japon + 8 dollars en Chine + 8 dollars au US, … au total Apple les paie 50 dollars par unité et son client entre 400 et 900 euros selon le modèle.
par Didier le 23/06/2011 à 20:31
Ralentissement inattendu
du secteur manufacturier chinois
Copyright Reuters
Le secteur manufacturier chinois a enregistré son plus faible rythme de croissance en près de trois ans en octobre.
L’indice officiel des directeurs d’achat pour le secteur manufacturier chinois publié ce mardi a affiché en octobre son niveau le plus faible depuis février 2009. Bien que supérieur au seuil des 50 marquant la limite entre croissance et contraction d’une activité, cet indice PMI a reculé à 50,4 en octobre après 51,2 en septembre. Il était en outre attendu à 51,6.
La semaine dernière, l’indice d’octobre calculé en première estimation par la banque HSBC avait de son côté atteint 51,1, contre un niveau définitif de 49,9 pour le mois de septembre.
Il n’est en fait pas rare que ces deux indicateurs donnent des résultats divergents, car le PMI officiel rassemble davantage de données sur les plus grands groupes manufacturiers chinois, tandis que l’indice calculé par HSBC se focalise sur les petites et moyennes entreprises, qui emploient environ 75% de la population chinoise.
Craintes sur la capacité à réagir au ralentissement économique mondial
« Le recul de l’indice PMI en octobre indique un nouveau ralentissement économique à venir », commente Zhang Liqun, chercheur d’un organisme gouvernemental, dans un communiqué joint aux chiffres officiels.
Zhang Zhiwei, chef économiste chez Nomura Securities, tempère. Il estime que le recul du PMI est « en grande partie lié à un facteur saisonnier plutôt qu’à une faiblesse économique ». « Nous continuons d’anticiper le maintien des réserves obligatoires et des taux d’intérêt à un niveau inchangé pour le reste de l’année 2011 », précise-t-il dans une note.
Les nouvelles commandes, la production et les nouvelles commandes à l’exportation ont accusé un net recul en octobre.
Selon le Bureau national des statistiques (BNS), ces mauvaises performances montrent que la Chine est affectée par une demande en berne en Europe, premier partenaire commercial de la Chine, ainsi qu’aux Etats-Unis. Le recul de la composante des prix de 10,4 points à 46,2, passant pour la première fois depuis avril 2009 sous la barre des 50, montre que « la pression inflationniste dans le secteur manufacturier s’est atténuée et que les hausses des prix est sous contrôle », estime le BNS.
D’après le FMI, repris dans « Wikipedia » (en anglais), la croissance réelle du PIB de l’Inde en 2010 a été de 11,107% et celle de la Chine de 10,300%. Il ne faut pas trop continuer à sauter sur la moindre information pour rêver que les choses aillent mal chez la deuxième et troisième puissance mondiale. Demain elles seront première et deuxième. Déjà l’Asie, l’Australie, l’Afrique, l’Amérique latine et même les Etats-Unis et le Canada profitent beaucoup de leurs montées. Il est grand temps pour l’Europe de mieux s’adapter aux réalités.
par Jean LEBON le 01/11/2011 à 20:45
Related articles
- CHART OF THE DAY: Everyone Agrees This Is The Scariest Chart In Europe (businessinsider.com)
- Trung Cộng cũng mời đi tắm biễn Hoàng Sa – Trường Sa (saohomsaomai.wordpress.com)
- Soft power et plurilinguisme européen (languagerichblog.eu)
- La SERBIE à l’Otan, les Serbes n’ en veulent pas. L’adhésion à l ‘ EURO-DICTATURE capitaliste serait cependant importante pour le s intellectuels et les hommes d’affaires … (romaincourcelles.wordpress.com)
- Style Glossary: Crêpe de Chine (fabsugar.com)
- [PERFECTION] The Perfect Ladies Nite, @IndoChineJKT,@fXSudirman. TONITE! (onovsiahaan.net)
- Le plurilinguisme en entreprise: portrait de l’Oréal (languagerichblog.eu)
- == PERFECTION == Perfect Ladies Night « WALK TO THE SKYLINE »,@IndoChineJKT,@fXSudirman. TONITE! (onovsiahaan.net)
- Buddhist holy town – Bodhgaya, India (travelpod.com)
- *!!* Chine ^_^ BeLLe *_* image *!!* (mohinancy1405.wordpress.com)
- Ankara Contre Teheran (romaincourcelles.wordpress.com)
- Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)

Negatively charged ions are found in many haircare products and tools today because of their ability to bond with and change…
Related articles
- *!!* Chine ^_^ BeLLe *_* image *!!* (mohinancy1405.wordpress.com)
*°*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^*°*
Trascorriamo Notti Fra Sogni e iLLusione .,.
Fra incubi di Bugie e FaLse Verità a cercare .,.
Risposte a demande che hanno già La Loro Risposta .,.
Ad iLLuderci che i maraggi Siano La ReaLtà quando .,.
invece in Cuor Nostro Sappiamo che L’unica Verità è .,.- Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)
- Ankara Contre Teheran (romaincourcelles.wordpress.com)
- Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)
Rdv le 20 septembre 2011, en Palestine…
Le 20 septembre 2011,
les Palestiniens ont rendez-vous avec l’Histoire
et le reste du monde, avec l’histoire
de la Palestine…
Pour un monde meilleure et pour voir
enfin la fin d’une histoire
qui dure des siècles et siècles. Amen.

Israël s’oppose vigoureusement à cette initiative diplomatique qui vise à briser l’impasse.
Dès la confirmation, samedi, par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu’il déposerait sa demande de reconnaissance, assurée de bénéficier d’une majorité de votes positifs à l’Assemblée générale de l’ONU, le gouvernement israélien a fait connaître son opposition en deux mots : « prévu », « regrettable ».
Israël s’y attendait, et fait vigoureusement campagne depuis des semaines pour bloquer cette initiative. Car si le vote de l’Assemblée générale n’a pas de portée légale – seules les décisions du Conseil de sécurité sont censées avoir valeur de loi internationale, ce qui ne les empêche pas d’être ignorées, notamment s’agissant du Proche-Orient –, la portée symbolique et diplomatique de l’événement n’échappe pas aux dirigeants israéliens.
Un Etat palestinien reconnu disposera d’une tribune et d’un statut qui rendra plus difficile la poursuite du statu quo, et la continuation du non-respect par Israël des principales résolutions du Conseil de sécurité sur la question des territoires palestiniens, à commencer par le dossier brûlant de la colonisation par Israël des territoires occupés en 1967.
La semaine dernière, Israël a encore annoncé la construction de centaines de nouveaux logements dans un quartier de Jérusalem-Est couvert par l’interdit onusien.
Une troisième intifada ?
De surcroît, ce que redoute le plus Israël, c’est l’embrasement des territoires palestiniens pour soutenir la transformation de ce futur Etat de jure en Etat de fait. Les Palestiniens sont restés étonnamment calmes depuis le début des révolutions arabes, il y a maintenant huit mois, et n’ont pas réagi non plus lorsque des incidents graves se sont déroulés aux frontières d’Israël avec certains de ses voisins arabes, sur le plateau du Golan et à la frontière libanaise.
Cela fait des mois que les Israéliens redoutent le déclenchement d’une « troisième intifada », après le soulèvement des années 80 qui a duré plusieurs années et a été indirectement à l’origine des accords israélo-palestiniens d’Oslo, et celui de 2000, en pleine impasse dans la mise en œuvre de ces accords, alors que Yasser Arafat était encore en vie.
Autant Israël peut espérer le soutien actif des Etats-Unis, qui ont déjà fait connaître leur opposition à la reconnaissance de cet Etat palestinien en septembre, et espèrent toujours empêcher les Européens de franchir le pas comme certains, dont la France, ont laissé entendre qu’ils pourraient se rallier à la demande palestinienne, autant cet alignement sur l’Etat hébreu sera difficilement défendable si des images de confrontation surgissent de nouveau en provenance de Cisjordanie ou de Gaza.
Nicolas Sarkozy avait déclaré en mars dernier à L’Express :
« Si le processus de paix reprend durant l’été, la France dira qu’il faut laisser les protagonistes discuter sans bousculer le calendrier. Si, à l’inverse, le processus de paix est toujours au point mort en septembre, la France prendra ses responsabilités sur la question centrale de la reconnaissance de l’Etat palestinien. »
L’été s’achève bientôt sans le moindre signe de reprise du processus de paix, et ce ne sont pas les dernières déclarations de Benyamin Netanyahou dans son discours au Congrès américain, en mai dernier, qui peuvent laisser entrevoir une ouverture.
Un contexte inédit
Le contexte est totalement inédit. Israël bénéficie indirectement, actuellement, de la situation de violence en Syrie voisine, où le régime de Bachar al-Assad envoie les chars sur sa propre population, des Arabes tuent d’autres Arabes.
Par contraste, la confrontation larvée mais sans grande effusion de sang entre Israéliens et Palestiniens n’attire plus réellement l’attention.
En revenant à la une des journaux, la Palestine pourrait retrouver sa place habituelle de « mère de tous les conflits » du Proche et Moyen-Orient.
La deuxième surprise est venue des Israéliens eux-mêmes. Depuis le 14 juillet, par centaines de milliers, ils participent à un mouvement citoyen sans précédent, déconnecté des partis politiques, né de la vie chère et des inégalités sociales croissantes dans le pays qui inventa les kibboutz et un égalitarisme forcené.
Ce mouvement a jusqu’ici évité de se frotter aux questions sensibles liées aux relations avec les Palestiniens, aux colonies de peuplement de Cisjordanie, à la place d’Israël dans sa région. Sans doute pour préserver le large consensus qui est apparu dans le pays autour des revendications économiques et sociales nées du village de tentes du boulevard Rothschild à Tel Aviv, et qui s’est étendu à toutes les régions, comme l’ont montré les dernières manifestations, samedi soir.
Si ce mouvement durait jusqu’en septembre, il pourrait difficilement éviter de se confronter à la question palestinienne lorsque celle-ci se posera de manière forte, à l’ONU, à Ramallah ou à Gaza.
Un double défi pour l’Etat hébreu
Le défi lancé à Israël et à son gouvernement le plus à droite qu’ait connu l’Etat hébreu depuis sa fondation, est aussi un défi que se lancent les Palestiniens à eux-mêmes. Leur situation de faiblesse est extrême : toujours divisés malgré les unions de façade entre partisans du Fatah de Mahmoud Abbas et ceux du mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza, ils vont devoir se montrer à la hauteur de la crédibilité qu’appelle la création d’un Etat. Ce n’est pas joué.
Quoi qu’il en soit, le 20 septembre, l’enlisement lent et pervers de la situation, permettant à la colonisation des territoires occupés de se poursuivre inexorablement et de changer la situation de manière irréversible a toutes les chances d’entrer dans une nouvelle phase.
Cela débouchera-t-il sur une nouvelle confrontation, ou sur la création des conditions d’une véritable négociation ? Cela dépendra de l’attitude des acteurs sur le terrain, mais aussi, dans une large mesure, des réactions du reste du monde, aux Etats-Unis et en Europe en particulier, qui ont été les alliés passifs ou actifs d’Israël et qui devront sortir de leur attentisme si les événements se mettent en mouvement.
Retrouvez cet article sur le lien suivant : http://www.rue89.com/2011/08/14/le-20-septembre-les-palestiniens-lancent-le-defi-de-leur-etat-217840
Proche-Orient :
Obama pourra-t-il être un arbitre
(enfin) impartial ?
Barack Obama nous surprendra-t-il sur le terrain miné du conflit israélo-palestinien ? Parmi les présidents états-uniens, sera-t-il le premier « honest broker » (« arbitre impartial ») entre les deux parties ?
Reconnaîtra-t-il l’infini déséquilibre des forces en présence ? D’un côté, Israël, puissance nucléaire et coloniale (le « flic des Etats-Unis au Proche-Orient », comme le souligne Noam Chomsky). De l’autre, l’« Autorité » palestinienne de Mahmoud Abbas, entité sans pouvoir, dont la ligne de compromis mou avec Israël n’a amené que revers et déboires à un peuple déjà meurtri par les interventions militaires israéliennes et le blocus de Gaza.
Pourtant, rien ne devrait inciter à l’optimisme. Depuis la présidence Clinton, les Etats-Unis n’ont rien fait pour contrarier le fait colonial des Israéliens, se contentant de le condamner de manière purement formelle. George W. Bush donna même son appui à l’entreprise coloniale peu avant son départ de la Maison Blanche sans que cela ne suscite d’émotion particulière.
Obama n’a pas dissipé l’image très pro-israélienne des Etats-Unis
Depuis le refus, par Yasser Arafat, du « deal en or » concocté par Bill Clinton à Camp David en juillet 2000, les Etats-Unis n’essayent même plus de maquiller leur parti-pris pro-israélien.
Ce « deal en or » prévoyait de reconnaître l’annexion d’une partie des terres occupées par Israël depuis 1967. Il entérinait la mainmise israélienne sur la partie arabe de Jérusalem ou encore apportait une fin de non-recevoir au droit au retour des Palestiniens expulsés en 1948 et en 1967.
Qu’Arafat ait dû porter seul la responsabilité de l’échec de Camp David, qui « ruina » la présidence Clinton (avant que Monica Lewinsky ne vienne définitivement l’achever), montre bien de quel côté penche la machine médiatico-diplomatique aux Etats-Unis.
Lors de la première année de sa présidence, Obama n’a rien fait pour dissiper l’image très partisane de son pays sur ce dossier. Aux prises avec Benyamin Netanyahou, un homme de la droite extrême et hostile à l’arrêt de la colonisation, Obama a peiné à se démarquer de ses prédécesseurs.
De « profondes divergences de vue » avec Netanyahou
Il a quand même bien compris que l’arrêt inconditionnel de la colonisation est le préalable à toute reprise des négociations. Pourtant, Barack Obama est allé d’échec en échec, humilié par la politique jusqu’au-boutiste du Premier ministre israélien jusqu’à la semaine passée.
A cette occasion, Netanyahou a essuyé un premier refus : Obama a demandé l’arrêt de la construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem. Le Premier ministre israélien a estimé qu’il s’agissait d’une exigence « irraisonnable » et « illogique ». L’administration américaine a, fait inhabituel, rendu public son désaccord.
Un porte-parole de la Maison Blanche n’a pas hésité à parler de « profondes divergences de vue » entre les deux hommes. Quand Netanyahou a déclaré que c’était à ses yeux la même chose de construire des maisons à Tel Aviv et à Jérusalem, Obama lui a répondu qu’il n’était pas d’accord.
La teneur de cet entretien privé a filtré en direction des médias américains (caricaturalement favorables aux positions israéliennes), ce qui marque un changement de stratégie au sein de l’administration Obama.
Ce contrepied médiatique a plongé Israël dans l’embarras et a paru suffisamment sérieux pour que le lobby pro-Israël mène une contre-offensive de grande ampleur par l’entremise de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC).
Le redoutable et redouté lobby pro-Israël au Congrès
Il s’agit, en la matière, d’une institution de masse dont l’objectif est de faire adopter au Congrès les « politiques et décisions les plus favorables à Israël ». Une majorité d’élus au Sénat et à la Chambre des représentants est membre de cette organisation.
Les universitaires John Mearsheimer et Stephen Walt ont souligné le rôle influent d’AIPAC dans l’élaboration de choix politico-militaires des Etats-Unis, le présentant comme le « bras armé » du gouvernement israélien au Congrès (« The Israel Lobby and US Foreign Policy », 2007).
AIPAC a déclaré que les « trois quarts » des membres du Congrès avait signé sa lettre ouverte exigeant la « fin des critiques » à l’égard d’Israël, car ce type de querelles doit être réglé en « tête-à-tête et non sur la place publique ». Et préconisé un resserrement des liens entre l’administration étatsunienne et le gouvernement israélien.
Les campagnes d’intimidation contre les critiques de la politique israélienne sont redoutables et redoutées. La vigueur des attaques fait très souvent rentrer dans le rang les rares éléments récalcitrants. Ici, la contre-offensive n’a pas semblé perturber l’administration Obama.
Robert Malley, l’ex-bras droit du président Clinton pour les affaires israélo-arabes, a confié que cette confrontation était « délibérée » du côté du gouvernement fédéral. Elle serait la preuve de la « détermination » d’Obama sur la question.
Les colons israéliens mettent en danger les GI’s d’Afghanistan
L’avenir nous dira si l’infime espoir suscité par l’opposition obamesque était illusoire ou pas. Il apparaît pourtant difficile pour Obama de rebrousser chemin car il perdrait la face et toute crédibilité pour le plus grand malheur des Palestiniens.
Le président américain aurait d’autant plus tort de relâcher son effort que le fait colonial israélien est en passe de devenir impopulaire au Capitole. On y estime que l’extrémisme de Netanyahou met en danger la vie des GI’s en Irak et en Afghanistan.
Si l’administration Obama parvient à convaincre l’opinion publique que l’arrêt de la colonisation israélienne est dans l’intérêt des Etats-Unis, alors peut-être sera-t-il possible d’envisager à moyen terme le retour à une vraie solution négociée. Mais nous n’en sommes pas encore là.
Pour retrouver l’intégralité de cet article, cliquez sur le lien suivant :
Israël-Palestine : le minuscule espoir de paix en sursis
L’annonce de nouveaux logements israéliens à Jérusalem-Est menace les négociations que les Etats-Unis tentent d’orchestrer.
Photo : des ouvriers palestiniens sur le toit d’une maison en construction à Ramat Shlomo, une zone annexée au nord-est de Jérusalem (Ronen Zvulun/Reuters)
On pensait l’exercice de négociations « indirectes » entre Israéliens et Palestiniens sans grand espoir ; il est sans doute mort-né. Le délicat édifice diplomatique que tentait de bâtir le vice-président américain Joe Biden s’est écroulé jeudi lorsque l’Autorité palestinienne a menacé de se retirer du processus après l’annonce de la construction de nouveaux logements pour juifs ultraorthodoxes dans la partie Est de Jérusalem.
Si les éléments les plus durs de la coalition hétéroclite au pouvoir en Israël avaient voulu torpiller le minuscule espoir de paix avec les Palestiniens, ils ne s’y seraient pas pris autrement. L’annonce par le ministre de l’Intérieur, Eli Yishai, membre duparti ultraorthodoxe séfarade Shass, de la construction de ces logements en pleine visite de Joe Biden dans la région, ne pouvait être perçue par la partie palestinienne que comme une provocation.
Jeudi, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a présenté ses excuses à Joe Biden, toujours présent en Israël, pour cette annonce « malencontreuse ». Mais le mal est fait et le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncéqu’il ne reprendrait les négociations qu’à la condition de l’arrêt complet de la colonisation de Jérusalem-Est.
Depuis le début, les efforts de l’administration Obama pour sortir ce qu’on n’ose même plus qualifier de processus de paix de l’impasse, se heurte depuis un an à la question de la colonisation. Les Palestiniens exigeait un gel d’un an de toute nouvelle construction dans les territoires conquis en 1967 -dont Jérusalem-Est annexée- pour reprendre les négociations.
Lâchée par Hillary Clinton qui cédait sur ce point, l’Autorité palestinienne acceptait finalement le principe de ces discussions indirectes, c’est-à-dire en passant par l’intermédiaire des Américains, accompagnées d’une ambiguïté constructive sur la question des colonies.
Cette ambiguïté a été levée de manière spectaculaire par Eli Yishai, et même plus encore puisque le quotidien Haaretz annonce ce jeudi que ce sont en fait quelque 50 000 nouveaux logements pour la population juive qui sont en phase d’approbation ou de planification pour la partie palestinienne de la ville.
Menaces sur la coalition Netanyahou
Les conséquences politiques de ce coup d’éclat risquent d’être importantes. Dès jeudi, le parti travailliste a menacé de quitter la coalition au pouvoir, car, comme l’a déclaré à la radio de l’armée le ministre de l’Agriculture Shalom Simhon :
« Les travaillistes ont de plus en plus de difficultés à participer à la coalition gouvernementale dans laquelle ils sont entrés pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens. »
La coalition dirigée par Benyamin Netanyahou, le chef du parti de droite Likoud, va actuellement de l’extrême droite, incarnée par le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, aux travaillistes du ministre de la Défense Ehud Barak, en passant par les partis religieux comme le Shass. Un attelage bancal qui a déjà menacé plusieurs fois d’exploser.
Ce délicat équilibre politique résistera-t-il à cette crise surgie de l’intérieur de la coalition ? Le parti travailliste, qui n’est déjà plus que l’ombre de l’ancienne formation de David Ben Gourion, qui avait fondé et façonné l’Etat hébreu pendant ses 30 premières années, puis impulsé le processus de paix d’Oslo avec Yitzhak Rabin et Shimon Pérès dans les années 90, pourra-t-il longtemps faire le grand écart entre ses principes affichés et la réalité de ce gouvernement ?
L’éclatement de la coalition risquerait de renvoyer les Israéliens aux urnes, dans un contexte de tension accrue, potentiellement générateur de nouvelles violences. De nombreux observateurs n’excluent pas, en effet, une troisième intifada, après celles de 1987 et de 2000, et dont les récentes échauffourées autour de l’esplanade des mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, pourraient être la préfiguration.
Pour l’administration Obama, l’incident des appartements de Jérusalem-Est ne pouvait moins bien tomber. Le Président américain n’avait pas besoin de cette humiliation publique de la part d’un allié des Etats-Unis alors que ses difficultés de politique intérieure s’accumulent.
L’entrée en scène du vice-président Joe Biden correspondait à une escalade de l’engagement de l’administration, après l’échec des premières navettes de l’émissaire américain George Mitchell. Israël, où Barack Obama ne s’est pas encore rendu depuis son élection, est décidément un écueil de poids pour le Président des Etats-Unis, que de nombreux Israéliens appellent généralement de son deuxième prénom « Hussein » pour bien montrer qu’ils ne l’apprécient pas.
Retrouver cet article, dans son intégralité, sur le lien suivant : http://www.rue89.com/2010/03/11/israel-palestine-le-minuscule-espoir-de-paix-en-sursis-142419?page=1
Sarkozy appelé à l’action pour la Palestine par
d’ex-diplomates
Photo : un enfant sous un grand drapeau palestinien, pendant une manifestation en Cisjordanie, février 2010 (Darren Whiteside/Reuters)
C’est une initiative sans précédent : seize ex-ambassadeurs et diplomates de haut rang ont signé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour l’inciter à prendre une initiative afin de débloquer l’impasse des relations israélo-palestiniennes.
L’initiative qu’ils appellent de leurs vœux serait plus ambitieuse que la reprise de négociations indirectes à laquelle travaillent actuellement les Américains, et pourrait déboucher sur la proclamation d’un Etat palestinien en 2011.
Prenant acte du blocage actuel et du risque permanent de violence dans cette région, ils estiment que l’heure est à une initiative « contraignante » :
« Le recours à une résolution contraignante du Conseil de sécurité de l’ONU paraît nécessaire. Cette résolution tracerait le cadre et les objectifs de l’ultime négociation à mener entre les parties sous le contrôle d’une conférence internationale qui veillerait à la mise en œuvre dans des délais déterminés de l’accord à intervenir et des garanties nécessaires. »
On est loin du projet américain visant à permettre la reprise de négociations indirectes entre Israël et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, en laissant de côté les sujets qui fâchent…
Envoyer des casques bleus
Dans leur texte, initialement publié par LeMonde.fr, les diplomates, dont certains ont occupé des postes importants liés au dossier proche-oriental, mettent en avant une autre mesure susceptible de réduire les tensions dans la région :
« Il est en particulier urgent de mettre un terme à l’enfermement dans la bande de Gaza d’une population d’un million et demi de personnes en violation du droit humanitaire international, situation à laquelle il serait possible de remédier par l’envoi de casques bleus aux accès à ce territoire. »
Les diplomates soulignent que la France est idéalement placée pour prendre une telle initiative, en s’appuyant sur la position des 27 pays de l’Union européenne, réaffirmée en décembre 2009, en faveur d’un Etat palestinien indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale, et sur la déclaration de Nicolas Sarkozy à la Knesset, le parlement israélien, en juin 2008, affirmant que « Jérusalem a vocation à devenir la capitale de deux Etats ».
Ce que les diplomates ne disent pas, c’est ce qui vient de se passer lorsque le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est dit « tenté » par l’idée de :
« la proclamation rapide d’un Etat palestinien, et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières ».
Il s’est aussitôt attiré une violente riposte d’Israël, et un « recadrage » plus prudent de l’Elysée qui n’avait visiblement pas été consulté avant la sortie du ministre. Un diplomate qualifie en privé la sortie de Kouchner de « maladroite et précipitée », et donc vouée à l’échec.
Proclamer un Etat palestinien unilatéral
Pourtant, cette idée de proclamation d’un Etat souverain unilatéral reconnu par la Communauté internationale fait son chemin, et, selon l’un des signataires de la lettre, pourrait être une des issues possibles de l’initiative souhaitée par les auteurs de la lettre ouverte.
Elle pourrait être envisagée en 2011, après avoir laissé sa chance à la négociation, et un tel Etat pourrait être reconnu par l’immense majorité des Etats de la planète.
Dans une tribune séparée publiée la semaine dernière par Le Monde, l’un des signataires, Yves Aubin de la Messuzière, ancien directeur du Moyen Orient au Quai d’Orsay, va ouvertement dans cette direction :
« La proclamation unilatérale de l’Etat palestinien à l’échéance de 2011, qui participerait d’une révolution conceptuelle, permettra de déclencher une nouvelle dynamique, un réel processus se séparant de la méthode d’Oslo par l’inversion de la perspective, les négociations devant suivre la création de l’Etat palestinien.
La dissidence de Gaza ne devrait pas être un obstacle, l’histoire du mouvement palestinien étant faite davantage de conciliations que de ruptures. »
On en est loin, et la tentative de relance des négociations par l’administration Obama parait bien timide par rapport aux proclamations initiales du président américain. Et rien n’indique, à ce stade, que Nicolas Sarkozy ait l’audace, et la cohérence diplomatique, nécessaires pour faire le saut conceptuel que lui recommandent « ses » anciens diplomates.
Pour retrouver dans son intégralité cet article, cliquer sur le lien suivant : http://www.rue89.com/2010/03/03/des-ex-diplomates-francais-appellent-sarkozy-a-laction-pour-la-palestine-141329
Les clés du futur Proche-Orient
entre les mains d’Obama
Avec des acteurs locaux aussi antagonistes, seuls les Etats-Unis peuvent débloquer la situation. Explications.
Photo : Barack Obama devant le Mur des lamentations, à Jérusalem, le 24 juillet (Jim Young/Reuters)
La diplomatie a parfois des logiques que la logique a du mal à suivre… Ce lundi, se tient en Egypte une conférence internationale -ça doit être important puisque Nicolas Sarkozy s’y rend- consacrée à la reconstruction de la bande de Gaza. N’aurait-il pas été préférable de réunir d’abord une conférence internationale destinée à empêcher que Gaza soit de nouveau détruite ?
Certes, il faut assurément aider les Gazaouites à se relever, après les dégâts considérables causés par l’opération israélienne Plomb durci au début de l’année : entre 600 millions de dollars selon le FMI et 1,9 milliard selon l’Autorité palestinienne. L’Union européenne a déjà promis 554 millions de dollars, les Etats-Unis 900 millions.
Mais cette conférence n’aurait de sens que si, parallèlement, on réunissait aussi la planète au chevet de la paix et pas seulement pour faire des chèques sans se poser la question de savoir pourquoi il y a eu ces destructions.
D’autant que le non-dit absolu de cette conférence est que les chèques sont établis au nom de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui…ne contrôle pas Gaza, toujours sous la férule du Hamas, auquel la Communauté internationale ne parle pas (directement).
Tony Blair, le bien inutile émissaire du Quartet international pour le Proche-Orient, s’est ainsi rendu pour la première fois à Gaza ce weekend sans rencontrer les maîtres du territoire.
Mes questions sont évidemment faussement naïves : il est clair que le climat de la région ne porte pas à la négociation de paix. Même si, y compris au Proche-Orient, le pire n’est jamais sûr, et nul ne peut réellement prédire ce qui sortira de la nouvelle équation régionale qui est en train de se mettre en place.
Premier élément de la nouvelle donne : les élections israéliennes de février, et surtout les négociations qui ont été menées pour définir les contours de la coalition autour de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre désigné.
Le chef de file du Likoud n’a pas réussi à élargir sa base, et va finalement se retrouver à la tête du gouvernement le plus à droite qu’ait connu Israël en soixante ans d’existence.
Ni Tzipy Livny, leader des « centristes » de Kadima, pourtant arrivée en tête du scrutin, ni les travaillistes d’Ehud Barak, qui ont subi une défaite historique, n’ont accepté de siéger dans un gouvernement qui fait une large place à l’extrême-droite israélienne.Pour Tzipy Livny, citée par le quotidien Maariv :
« Netanyahou ne croit pas au processus de paix et est prisonnier des visions traditionnelles de la droite [hostile à un retrait de Cisjordanie]. Dans ces conditions, la meilleure option est de servir le peuple dans l’opposition. »
Car le vrai vainqueur du scrutin, c’est bien Avigdor Lieberman, le dirigeant d’un parti, Israël Beiteinu (« Israël notre maison ») qui a fait campagne sur le dos des Arabes israéliens dont il a mis en doute le statut au sein d’Israël, et sur l’idée que la guerre de Gaza n’était pas allée assez loin.
Et s’il accepte le principe de deux Etats, c’est en procédant à un charcutage territorial qui échangerait les zones arabes de Galilée contre les grandes colonies juives de Cisjordanie difficilement acceptable pour les Palestiniens.
Ce futur gouvernement de droite a déjà annoncé la couleur : la question palestinienne n’est pas sa priorité autrement que dans sa dimension économique, et il s’assoit sans complexes sur la « Feuille de route » élaborée en 2007 par le gouvernement sortant avec les Etats-Unis et l’Autorité palestinienne, qui n’avait, il est vrai, mené nulle part.
Benyamin Netanyahu met en avant la « menace de l’Iran » plutôt que la nécessité de trouver un accord avec les Palestiniens : ce sera le ciment de sa coalition avec l’extrême-droite et les religieux.
C’est à Washington que s’est produit l’autre changement majeur, avec, évidemment, l’installation à la Maison Blanche de Barack Obama, soucieux de rétablir l’image de l’Amérique dans le monde arabo-musulman.
Certes, sa priorité est de sauver l’économie américaine de la banqueroute, et deretirer ses troupes d’Irak, comme il vient de le confirmer de manière éclatante. Mais il n’a pas oublié le Proche Orient, en nommant George Mitchell comme émissaire spécial, qui en est déjà à sa deuxième visite dans la région.
Mitchell tranche avec la position américaine classique d’alignement systématique sur le gouvernement israélien, qu’incarne beaucoup plus, par exemple, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton.
Il est ainsi l’auteur d’un rapport sur le déclenchement de la deuxième Intifada, en 2000, dans lequel il préconisait le gel des colonies de Cisjordanie, y compris de leur « croissance naturelle », ce qui avait agacé en Israël.
Quelle sera la marge de manoeuvre de George Mitchell ? Il est encore trop tôt pour le dire, même si le nouveau président américain semble bien conscient de l’impact positif qu’aurait un règlement au Proche-Orient sur l’ensemble des problèmes du monde. Cela peut-il aller jusqu’à un clash avec le gouvernement de Netanyahou, qui a visiblement un autre agenda ?
Troisième élément de la nouvelle donne : la position du Hamas, le mouvement islamiste palestinien, qui est sorti de la guerre de Gaza affaibli militairement, mais tout aussi fort sinon renforcé politiquement. Ce n’est pas le moindre paradoxe de cette guerre de janvier, dont les Israéliens sont les seuls à penser qu’elle a été un grand succès.
Dans une tribune publiée ce weekend dans Haaretz, Shaul Arieli, l’un des signataires de l’Intiative de paix israélo-palestinienne de Genève, va même jusqu’à écrire que « les Israéliens ont voté pour le Hamas », en mettant au pouvoir Beyamin Netahyahou et ses alliés de droite. Il estime qu’en l’absence de perspective de paix, le Fatah de Mahmoud Abbas ne survivra pas dans sa modération actuelle, et disparaîtra ou sera absorbé dans une alliance avec le Hamas.
Le Hamas est en effet incontournable, comme le montre le simple fait que, de nouveau, des discussions ont eu lieu ces derniers jours au Caire pour favoriser l’émergence d’un gouvernement d’union nationale entre Fatah et Hamas, et même pour négocier une entrée du Hamas au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), la maison commune des nationalistes palestiniens, dont il s’était tenu à l’écart depuis sa création en 1987.
Sur le terrain, les Islamistes ont effectué des purges à Gaza, soupçonnant les partisans du Fatah d’avoir prêté main forte aux Israéliens pendant leur offensive, et renforcent leur emprise par un subtil mélange de terreur et d’aide sociale qui leur a réussi jusqu’ici.
Comme le redoutent les pacifistes israéliens, ils seront les principaux bénéficiaires de l’absence de perspective de paix, faute d’avoir au moins tenté de les inclure dans une logique positive qui testerait leur supposé « pragmatisme ».
Tout se met donc en place pour cette nouvelle phase. Et avec des acteurs aussi éloignés que le futur gouvernement israélien ou le Hamas, le seul espoir d’avancer réside dans l’attitude qu’adopteront les Etats-Unis. Ils sont les seuls, en effet, à avoir la capacité de peser sur Israël et ses voisins, s’ils en ont la volonté politique.
Obama peut-il tordre le bras d’Israël ? C’est, au bout du compte, la véritable inconnue de cette équation.
Il y a quelques semaines, l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, rapportait dans son tchat sur Rue89 une conversation qu’il avait eue avec Henry Kissinger, l’ancien grand architecte de la diplomatie américaine. Kissinger lui avait dit :
« Tout le monde sait comment résoudre le conflit du Proche-Orient, la seule chose qui manque, c’est la volonté politique. »
Cette volonté politique existe-t-elle cette fois à Washington ? Ce sera l’un des tests les plus difficiles pour Barack Obama, qui, pourtant ne manque pas d’obstacles.
10 mars 2009 Une petite phrase qui en dit bien long…
Voilà la scène. On est à Bordeaux, lundi 9 mars, à Cap Sciences.
Xavier Darcos intervient dans le cadre de la signature d’une convention
pour la promotion de l’égalité dans le système éducatif. Il y a là aussi
une délégation de parents d’élèves, hostiles aux réformes en cours dans
le primaire, qui demande à être reçue. C’est alors que, les apercevant,
le ministre s’écrie :
» C’est encore ce peuple braillard et gavé de tout« . Chacun appréciera le décalage abyssal entre le thème de
l’intervention de Darcos, consacré à l’égalité, et les propos qu’il
tient en off. M. le ministre adopte ici la posture de l’aristocrate
méprisant la plèbe et totalement coupé du quotidien de ses contemporains
qu’il croit « gavés de tout » en ces temps de crise. Autant de mépris
de classe affiché sans vergogne, ça vous scie les jambes.
Papendréou cherche t-il
à sauver l’honneur PASOK ?
Publié le 01 novembre 2011 par Marx
http://www.paperblog.fr/5023023/papendreou-cherche-t-il-a-sauver-l-honneur-pasok/
La surprise du Référendum a fait chuter le cours des bourses ; on aura ainsi la preuve que les milieux financiers n’ont qu’une faible sympathie pour les pratiques démocratiques. Critiqué en interne, mis sous pression par les instances internationales, Papendréou s’est engouffré dans une logique destructrice pour lui et son pays. L’opposition conservatrice responsable du désastre grec a laissé le PASOK accomplir le sale travail. Le PASOK est tombé bêtement dans le piège tendu, car c’est lui qui apparaît comme le responsable de la crise. Pourtant, le débat a été violent au sein du parti et cela, hélas personne n’en parle. La ligne de renoncement a été destructrice. Ce Référendum arrive trop tard, Päpendréou aurait dû le faire bien plus tôt, refuser les aides internationales et faire payer ceux qui doivent payer légitimement ces injustices économiques.
Si le rejet de l’aide de l’UE est confirmé, le PASOK devra procéder à des élections anticipées. Les sondages annoncent d’ailleurs une victoire des conservateurs. C’est une logique très paradoxale, car les citoyens reconduiront les fossoyeurs de leur pays !
Il existe une autre offre politique alternative à gauche, mais comme partout en Europe, elle reste divisée et peine à s’unir. Entre les éléments de gauche du PASOK et les autres formations politiques une recomposition est nécessaire, afin de proposer une offre politique et sociale crédible. Le désastre, que vont connaître bientôt le PASOK et le PSOE en Espagne, devrait servir de leçon à François Hollande qui semble hélas s’entêter vers la mauvaise voie.
Papendréou aura fait perdre au PASOK le pouvoir, mais surtout son honneur ! Il est donc urgent que la gauche grecque et européenne puisse rebondir ! Hélas cela relève de la chimère !
«Le protectionnisme conduit à la récession»
Lee Myung Bak, président de la Corée du Sud. Crédits photo : Yonghak JO/AP
Pendant mon mandat, j’ai dû faire face à deux reprises à des crises économiques. J’ai déployé tous mes efforts pour les surmonter. Aujourd’hui,la priorité du G20 est d’endiguer la crise de la zone euro et celle de la dette souveraine de la Grèce. L’important est de savoir comment on peut la résoudre et comment prévenir de nouvelles crises semblables. Pour assurer la stabilité de l’économie mondiale, on doit tout mettre en œuvre pour éviter des répercussions négatives en chaîne comme, par exemple, les sorties et les entrées non contrôlées des capitaux dans les pays émergents. Nous devons aussi à tout prix éviter que la crise financière ne touche l’économie réelle et ne provoque une contagion à l’échelle mondiale. Quant à la France, elle a présidé avec beaucoup d’ambition et de dynamisme le G20 cette année. Mais elle ne pouvait bien évidemment pas prévoir cette crise.
La Corée a-t-elle des raisons particulières d’être inquiète de la situation dans la zone euro ? Que pensez-vous de l’accord de Bruxelles de la semaine dernière ?
Je pense que nous sommes relativement à l’abri de la zone euro, même s’il peut y avoir des répercussions psychologiques, notamment en ce qui concerne la mobilité des capitaux étrangers et des devises. Mais nous ne subirons pas directement les conséquences de cette situation. Nous disposons de finances publiques stables et de réserves de change suffisantes. Nos fondamentaux économiques sont bons et, pour renforcer les filets de sécurité financière, nous avons passé des accords de swap avec la Chine et le Japon. Le «premium» de nos Credit Default Swap (CDS), par exemple, est meilleur que ceux de la France. Quant à l’accord de Bruxelles, il a été accueilli de façon favorable par les marchés. C’est une bonne chose de réduire la dette de la Grèce de 50 % et d’élargir le Fonds européen de stabilité financière. Cependant, à moyen et long terme, il faudra rendre cet accord plus concret et plus substantiel et surtout voir comment il pourra être mis en œuvre. Nous craignons toutefois que les mesures prises ne soient pas en l’état suffisantes pour prévenir une nouvelle crise.
La Corée pourrait-elle participer au financement de la zone euro, comme semblent se préparer à le faire la Chine et le Japon ?
Nous savons que la Chine et le Japon ont manifesté leur volonté de participer à ce plan de sauvetage. Nous-mêmes, nous allons voir à l’occasion du G20 comment les autres pays vont s’organiser et avec quels moyens ils vont le faire. Il est prévu d’en discuter. Si c’est nécessaire, bien sûr, la Corée a la volonté de coopérer.
Il y a un débat au sein du G20 entre la remise en ordre des finances publiques et le soutien à la croissance. Quelle doit être la priorité aujourd’hui ?
Il est difficile de dire quelle est la priorité. L’objectif est de soutenir et de promouvoir une croissance forte et durable. Mais les situations diffèrent d’un pays à l’autre. Certains ont une marge de manœuvre budgétaire, d’autres ont des difficultés avec leurs finances publiques. Ces derniers doivent faire des efforts de restructuration de manière très rigoureuse. En revanche, les pays qui disposent d’une marge suffisante devront engager des dépenses publiques pour contribuer à soutenir l’économie mondiale. En Corée, nous tenons à la stabilité des finances de l’État. Néanmoins, si l’économie mondiale connaît un ralentissement, voire une récession, nous pourrons envisager d’augmenter les dépenses publiques. Mais il faudra également faire très attention à offrir plus d’emplois aux jeunes. Leur taux de chômage est aujourd’hui un problème social dans tous les pays développés.
«Maintenir la politique de l’ouverture»
Vous nous avez dit ce que vous attendiez du sommet du G20, mais quel sera le message de la Corée à Cannes ?
Le G20 est aujourd’hui le meilleur forum pour discuter des problèmes mondiaux. Face à la crise que nous traversons, mon premier message est que plus la situation est difficile, plus il faut lutter contre le protectionnisme. Il risque de nous conduire à la récession. Il faut impérativement maintenir la politique de l’ouverture et de la libéralisation des échanges commerciaux. Mon deuxième message, c’est qu’il faut continuer à s’intéresser au développement des pays pauvres. Je crains que la crise ne les fasse passer au second plan. Même si nous sommes dans une situation difficile, nous devons faire attention à eux. Il faut soutenir leur croissance économique afin de soutenir à terme l’économie mondiale.
Comment endiguer l’inflation, qui inquiète la population coréenne ? Comment enrayer la hausse des prix alimentaires dans les pays émergents ?
L’inflation est un phénomène mondial. Cette année, le prix du baril de pétrole est resté au-dessus de 100 dollars, contre 80 dollars l’an dernier. L’envolée des prix des matières premières a de lourdes répercussions sur les marchés émergents et les pays en développement. Si la Corée elle-même n’est pas vraiment touchée par les flux massifs des capitaux spéculatifs étrangers qui alimentent l’inflation dans les autres pays d’Asie, elle connaît des difficultés face à la hausse des prix des matières premières. Il est important de stabiliser ces prix et ceux des denrées alimentaires à un niveau mondial.
Que doit faire la Corée du Nord pour permettre une relance des négociations à six sur le nucléaire ?
Cela fait dix-huit ans que la question du nucléaire nord-coréen est sur la scène internationale, et cela fait huit ans que les pourparlers à six ont été lancés. Mais à chaque fois, dans nos discussions, nous retournons à la case départ. Pour relancer les négociations, il faudrait d’abord que la Corée du Nord démontre sa sincérité. Jusqu’à présent, les pourparlers n’ont servi qu’à faire gagner du temps à Pyongyang. Nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé. Il y a actuellement des contacts entre le Nord et le Sud et avec les États-Unis. S’ils se révèlent positifs et si l’on peut vérifier la sincérité des Nord-Coréens, nous pourrons alors recommencer les pourparlers à six.
«Rencontrer Kim Jong-il»
Croyez-vous qu’il soit possible d’organiser un sommet avec Kim Jong-il avant la fin de votre mandat, l’an prochain ?
Je n’ai absolument aucune obligation de le rencontrer avant la fin de mon mandat. Mais je l’ai déjà dit plusieurs fois, s’il est nécessaire de rencontrer Kim Jong-il, je suis prêt à le faire. Cependant, un tel sommet devra impérativement contribuer de façon concrète à installer la paix et la stabilité dans les relations intercoréennes. Il devra aussi permettre de promouvoir la coopération économique de part et d’autre du 38e parallèle. Je ne veux pas rencontrer Kim Jong-il à des fins purement politiques, pour un sommet qui ne déboucherait que sur des mots.
Mercredi, vous rencontrez en Russie le président Medvedev. À quelles conditions pensez-vous arriver à un accord sur le projet Gazprom de pipeline entre la Sibérie, la Corée du Nord et la Corée du Sud ?
Ce projet pourrait être bénéfique aux trois pays. Actuellement, les discussions sont en cours entre Moscou et Pyongyang, mais celles entre la Corée du Sud et la Russie n’en sont qu’à leur début. Viendra un moment où les trois parties devront discuter ensemble. Mais avant d’en arriver là, il faudra remplir plusieurs conditions. Si elles sont remplies, le projet aboutira rapidement. Si elles ne le sont pas, ce ne sera pas le cas.
Les deux défis du nouveau président de la BCE
Mario Draghi est notamment attendu sur les décisions «non conventionnelles» de politique monétaire. Crédits photo : STRINGER/ITALY/REUTERS
Mario Draghi, professeur d’économie de 64 ans, devra résister à la rigidité allemande et lutter contre l’agrandissement des écarts de compétitivité.
«Nous n’avons pas été assez vigilants»
Mario Draghi est également attendu sur les décisions «non conventionnelles» de politique monétaire. La plus radicalement contestée de toutes, outre-Rhin, concerne les rachats de titres de dettes souveraines. La BCE en a déjà engrangé pour près de 170 milliards d’euros dans son bilan. Elle espère que le FESF prendra le relais… quand il sera réellement en état de marche. «L’eurosystème est déterminé, avec ses mesures non conventionnelles à éviter les dysfonctionnements des marchés financiers et monétaires», a prévenu la semaine dernière, à Rome, le futur patron de Francfort, signifiant ainsi qu’il n’entendait pas interrompre brutalement les achats de la BCE.
Le second défi ne sera pas moindre : «L’inflation a été bien maîtrisée dans toute la zone euro, mais les disparités entre pays touchant aux finances publiques et aux déséquilibres commerciaux sont plus accusées qu’au moment du lancement de l’euro» , souligne le directeur général d’une organisation financière internationale. «Il est clair que nous n’avons pas été assez vigilants sur les écarts de compétitivité qui se sont creusés à l’intérieur de la zone euro» , déclarait en juillet, au Figaro , Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.
BCE : Draghi succède à Trichet en pleine tempête
Jean-Claude Trichet et le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, lors d’une réunion de la BCE, à Venise. Crédits photo : CLAUDIO ONORATI/AFP
Les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro ont recadré la BCE sur ses missions de base.
Un nouveau partage des rôles
Les chefs d’État et de gouvernement ont choisi d’écarter l’institution de Francfort du plan de sauvetage des États fragiles, dont le Fonds européen de stabilité financière (FESF) sera la cheville ouvrière. «Le FMI et le reste du monde sont appelés à l’aide, mais la BCE reste en dehors du dispositif global. C’est inconséquent !» s’étonne Bruno Cavalier, économiste d’Oddo Securities. La chancelière allemande a eu gain de cause : «Il ne faut pas laisser surgir la fausse impression que les politiques attendent quelque chose de la BCE», avait déclaré publiquement à Berlin Angela Merkel, à la veille du sommet.
Même si la BCE ne cessera pas du jour au lendemain d’intervenir sur les marchés de dette souveraine, comme Mario Draghi l’a d’ores et déjà annoncé, un nouveau partage des rôles va s’effectuer. D’un côté, le FESF, dont la force de frappe avoisinera 1000 milliards d’euros, selon le chiffre avancé par Nicolas Sarkozy : financé en dernier ressort par les États eux-mêmes, sa mission sera d’aider les pays qui ont du mal à trouver de l’argent sur les marchés. On rend à César ce qui est à César.
De l’autre, la BCE sera amenée à se recentrer sur son mandat de politique monétaire, avec l’objectif quasi exclusif de la stabilité des prix. «Notre Dieu est une forteresse, une défense et une armure solide : il nous délivra de tous les tourments qui nous assaillent», disait Martin Luther. Cela vaut pour notre banque centrale à tous.
Des réunions de crise entre les chefs de l’état avant le G20, en interne dans chaque pays par des réunions inter-ministérielles.
Aujourd’hui, les démissions en rafale autour de Georges Papandréou, sa majorité diminue en peau de chagrin…