CRISE EUROPÉENNE – 30/10/2011 | 16:12 – 556 mots
En Chine,
médias et microblogs
contestent l’aide proposée
à l’Europe
Suite au sommet européen et au voyage du directeur général du FESF à Pékin, les commentateurs dans les médias et sur les weibos, sorte de Twitter chinois, expriment leur incompréhension et demandent quelles sont les contreparties, au moment où la Chine donne des signes de ralentissement et d’inflation.
Premier détenteur mondial de réserves de change avec plus de 3200 milliards de dollars (2762 milliards de francs), la Chine a dit à maintes reprises être prête à soutenir l’euro. La deuxième économie mondiale a les reins solides et de bonnes raisons de se porter au secours du Vieux continent, son principal marché d’exportation avec les Etats-Unis.
Mais le moment est sans doute mal choisi, alors que l’Empire du Milieu enregistre un ralentissement de sa croissance et peine à juguler une inflation qui pénalise les plus modestes avec une forte hausse des produits alimentaires. Les Chinois ont d’ailleurs promptement exprimé leur hostilité sur les weibos, ces microblogs qui comptent plusieurs centaines de millions d’utilisateurs.
«L’Europe est beaucoup plus riche que la Chine. Comment peut-elle manquer d’argent? C’est une vraie escroquerie», assène un microblogger, Song Hongbing. «Quand vous consacrerez-vous à aider votre propre population, à nourrir les enfants de la campagne, à donner du travail aux légions d’étudiants diplômés qui sont au chômage, à permettre aux masses modestes de se loger?», demande un autre internaute identifié sous le pseudonyme Post-90s Voice.
Clarifications attendues par Pékin
En dépit d’une croissance colossale ces 30 dernières années, Pékin doit encore extraire de la pauvreté plusieurs centaines de millions de Chinois. Le gouvernement doit réduire le fossé entre riches et pauvres qui se creuse dangereusement.
Selon Michael Pettis, professeur de finance à l’Université de Pékin, l’opposition de l’opinion publique à ces projets constitue une réelle source d’inquiétude pour les autorités, même dans un pays où le Parti communiste règne sans consulter le peuple. «Les gens vont penser que la Chine sort de l’ornière une bande de riches étrangers. Politiquement, ça n’est jamais bon», estime-t-il.
La zone euro a décidé de démultiplier la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont la capacité d’intervention passerait à 1000 milliards d’euros (1221 milliards de francs), contre 440 milliards. Sollicitée par l’Europe, la Chine pourrait acheter des obligations du FESF supplémentaires.
Mais Pékin, qui représente déjà un investisseur important dans le Fonds, n’a donné aucun signe clair d’engagement nouveau dans l’attente de «clarifications». Le pays a connu des revers de fortune avec ses investissements étrangers.
Concessions
Il était notamment entré au capital de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley et du fonds d’investissement Blackstone, frappés de plein fouet par la crise financière de 2008. Les dirigeants chinois «ont été très critiqués dans le pays pour cela et je pense qu’ils veulent éviter de recommencer», note Michael Pettis.
Le «Global Times», journal en langue anglaise connu pour ses positions nationalistes, estime que Pékin devrait à tout le moins exiger des concessions en échange de sa contribution. Et le quotidien de mentionner en particulier une plus grande ouverture du marché européen aux produits et investissements chinois.
«Une Europe développée demande de l’argent à la Chine (…). Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas pourquoi la Chine devrait accepter», écrivait vendredi le journal dans un éditorial. Certains pensent également que les Européens doivent mettre en sourdine leurs critiques à l’égard du yuan, jugé artificiellement sous-évalué pour favoriser les exportations chinoises.
Dans tous les cas, prédit Andy Xie, ancien économiste en chef à Morgan Stanley, la contribution chinoise ne pourra être que symbolique. «On ne peut pas donner de l’argent dans un cas potentiel de faillite sans avoir son mot à dire sur la restructuration (du bénéficiaire). Or la Chine n’a pas le contrôle de l’Europe», relève- t-il.
La croissance du nombre de millionnaires s’accélère dans les pays émergents
Source : La Tribune.fr – 22/06/2011 | 21:30 – 346 mots |
Les pays émergents comptent de plus en plus de millionnaires, selon une étude de Merril Lynch avec Capgemini dévoilé ce mercredi. Fait marquant : pour la première fois la zone Asie-Pacifique se positionne au deuxième rang devant l’Europe en terme de nombre de personnes fortunées et de patrimoines.
En 2010, le nombre millionnaires en dollars dans le monde a dépassé le niveau record enregistré avant la crise de 2007, selon la 15ème édition du World Wealth Report publiée ce mercredi par Capgemini et Merril Lynch Wealth Management. Ils sont désormais 10,9 millions à se partager un patrimoine de 42 700 milliards de dollars, soit environ treize fois la valeur du PIB réalisé par l’Allemagne en 2010.
Mais ces dernières années, les économies de la région Asie-Pacifique ont connu un véritable boom économique tirée par une solide demande en Chine, en Inde et à Singapour. C’est donc logiquement que la croissance du nombre de millionnaires que comptent les pays émergents continue à être supérieure à celle des pays développés. Symbole de cette tendance, la zone Asie-Pacifique, hors-Japon, avec près de 10% de millionnaires supplémentaires en 2010, en compte désormais et pour la première fois davantage que l’Europe, après l’avoir déjà dépassé en 2009 en termes de patrimoine. Alors que le Vieux Continent dénombrerait 3,1 millions de personnes fortunées pour une richesse de 10.200 milliards de dollars, les millionnaires asiatiques seraient 3,3 millions à se partager un gâteau estimé à 11.600 milliards de dollars
« Autre élément nouveau dans [cette] région : l’Inde a rejoint le classement des douze premiers pays en termes de nombre de millionnaires », a indiqué Laurence Chrétien, en charge du World Wealth Report pour la France au sein de Capgemini Consulting. La hiérarchie n’est cependant pas bousculée. Les millionnaires restent fortement concentrés aux Etats-Unis en Allemagne et au Japon avec 53% de la population mondiale des personnes fortunées. Mais si elle maintient son rythme de croissance, « la Chine devrait faire son entrée dans le trio de tête d’ici sept à dix ans », assure Gilles Dard, président de Merril Lynch Wealth Management en France..
L’Amérique latine connaît pour sa part une croissance moindre avec 6,2% de millionnaires en plus. Le continent affiche pourtant de bons résultats en termes d’évolution de leur PIB, avec notamment le Brésil (+7,5%) et le Mexique (+5%). « En Amérique Latine, les fortunes restent encore très concentrés dans certains groupes familiaux », explique Gilles Dard.
Les classes moyennes tendent à disparaitre, on se dirige tout droit vers un monde d’exploitant/exploité. Faudra bien choisir son camp !!!
par Isa le 23/06/2011 à 11:14
Ils sont riches , ils n’ont qu’à payer des profs particuliers à leur môme … ou les envoyer dans des pensions pour fils de riches
par Tonio Delavega le 01/11/2011 à 18:14
« …3200 milliards de dollars (2762 milliards de francs) ». De francs !! De grâce, mettez de tels « journalistes » à la porte, si vous voulez garder un minimum de crédibilité. Euros, francs français d’il y a plus de dix ans, francs suisses,…
par albertfrank le 01/11/2011 à 10:15
La Chine compte cinq fois plus de millionnaires que la France
Source : La Tribune.fr – 01/06/2011 | 14:58 – 532 mots |
Une femme de chambre chinoise devant l’hôtel Château Laffitte situé dans la proche banlieue de Beijing
Les millionnaires sont en plein boom dans l’ex-Empire du Milieu. Selon une étude du Boston Consulting Group, la Chine compte désormais 1,11 million de millionnaires en dollars, soit 31% de plus qu’en 2009. Le pays se situe au 3e rang mondial, derrière les Etats-Unis et le Japon. La France arrive loin derrière avec 210.000 millionnaires.
Nouveau record pour la Chine. Alors qu’en un an, le nombre de millionnaires a bondi de 12,2% dans le monde, le nombre de millionnaires en dollars dans la deuxième économie mondiale a bondi de… 31%. La Chine abrite 1,11 million des 12,5 millions de foyers millionnaires du monde. Elle se situe en deuxième position, loin derrière les Etats-Unis (5,22 millions de millionnaires), le Japon (1,53 million), et distance d’une bonne longueur le Royaume-Uni (570.000 millionnaires) et l’Allemagne (400.000).
L’augmentation de 31% sur un an du nombre de « superriches » chinois est d’autant plus impressionnante que les fortunes privées ont progressé en moyenne dans le monde de « seulement » 8% en 2010. Le total des fortunes de la planète atteignait 121.800 milliards de dollars fin 2010, soit 20.000 milliards de dollars de plus qu’au plus fort de la crise financière. L’étude du Boston Consulting Group (BCG), publiée ce mardi, souligne également que les fortunes privées progressent, mais moins vite qu’avant la crise, puisque de 2002 à 2007 l’augmentation s’est établie à 11% par an. Selon le cabinet de conseil en stratégie, cette croissance devrait même ralentir encore dans les années à venir, notamment à cause du Japon. BCG prévoit un ralentissement de la croissance des fortunes mondiales entre la fin 2011 et 2015, à 6% par an en moyenne, avec un rythme plus rapide dans les pays émergents.
La Chine « superriche » mais pas si performante sur les « ultrariches »
Pourquoi, dans un tel contexte, la Chine a-t-elle réussi à augmenter considérablement son nombre de millionnaires ? Selon l’enquête annuelle de l’institut d’édition et de gestion évènementielle Hurun Report, publiée en avril 2011 en coopération avec le think tank GroupM Knowledge, cette augmentation s’explique par la croissance rapide du PIB et surtout par le boom immobilier en Chine. Le Hurun Report estime que 55% des millionnaires chinois doivent leur fortune à des entreprises privées, 20% sont des spéculateurs immobiliers, environ 15% sont actionnaires, et les 10% restants seraient des cadres très bien rémunérés.
Si la Chine tire très nettement son épingle du jeu sur le nombre de millionnaires (à relativiser avec les énormes disparités de richesse et de développement dans cet immense pays), elle ne se classe « que » 8è pour les foyers possédant plus de 100 millions de dollars, les « ultrariches » estimés à 393 dans le pays. Sur ce critère, ce sont encore les Etats-Unis qui arrivent en tête, avec 2692 foyers riches de plus de 100 millions de dollars. Le podium est complété par l’Allemagne (839 foyers) et l’Arabie Saoudite (826).
La France en 9e position sur les deux tableaux
De plus, certains Etats plus petits recensent une concentration plus importante de millionnaires. A Singapour, 15,5% des foyers possèdent un patrimoine qui dépasse le million de dollars. En Europe, c’est la Suisse qui arrive en tête des pays à la plus forte concentration de millionnaires, avec 9,9% des foyers.
La France arrive en 9e position sur les deux tableaux : 210.000 millionnaires et 377 « ultrariches ». Sur les « superriches » (les millionnaires) la France est devancée en Europe par le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. En ce qui concerne les « ultrariches », la France en acceuille moitié moins que l’Allemagne (377 contre 839) et moins que le Royaume-Uni (738), la Russie (561) et l’Italie (494).
Ces milliardaires communistes qui font la pluie et le beau temps en Chine
Source : La Tribune.fr – 04/03/2011 | 16:11 – 762 mots |
Ce samedi, les dirigeants du parti communiste chinois dévoileront les détails du douzième plan quinquennal. L’un des volets portera sur les mesures, en particulier fiscales, destinées à réduire des inégalités de revenus, sources de tensions dans la population. Mais il faudra compter avec l’opposition des dizaines de milliardaires membres de l’assemblée.
Copyright Reuters
Les mesures en faveur d’une réduction des inégalités en Chine, qui atteignent des proportions inédites, figurent en bonne place dans le 12e plan quinquennal. Demain samedi, dans son discours d’introduction aux travaux de la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire, le Premier ministre Wen Jiabo devrait en parler longuement. Le pouvoir est préoccupée par la grogne sociale qui gagne du terrain, en raison de la cherté de la vie, de l’absence de liberté d’expression et de la corruption.
Car en Chine, argent et communisme font bon ménage. Une enquête menée par deux journalistes de l’agence Bloomberg, Michael Forsythe, correspondant à Pékin, et Peter Hirschberg, illustre quantitativement le phénomène.
Les plus fortunés des parlementaires américains sont loin d’égaler leurs homologues chinois
Dans les rangs des 2.987 membres de l’Assemblée, figurent 70 très grosses fortunes dont le patrimoine cumulé représente 493,1 milliards de yuan (53,7 milliards d’euros). A titre de comparaison, rappelons qu’aux Etats-Unis, la fortune des 70 membres du Congrès les plus riches atteint seulement 4,8 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros). Or, outre-Atlantique, le revenu par habitant est dix fois supérieur à celui de la République populaire. Difficile d’illustrer plus clairement l’écart abyssal des inégalités dans l’ex-Empire du milieu.
Officiellement, aucun pays au monde ne compte plus de milliardaires que les Etats-Unis. On en recense 400 contre 190 en Chine. Mais ce chiffre, selon de nombreux spécialistes, ne reflète que partiellement la réalité, car, dans l’ex-empire du Milieu, une large part de la richesse n’est pas déclarée.
Dans ces conditions, la volonté de justice sociale affichée par les autorités de Pékin a toutes les chances de se heurter au lobbying des « caciques » membres de l’Assemblée. Car si, au nom de l’égalité, il n’est pas obligatoire d’être communiste pour intégrer le « parlement » de la nation, en réalité, cette chambre est sous le contrôle absolu du parti. La sélection de ses « élus » fait donc problème pour représenter une population de facto exclue de toute possibilité institutionnelle de s’exprimer. Comme le remarquait l’écrivain britannique George Orwell, dans « La ferme des animaux » : « Certains sont plus égaux que d’autres ».
Un relèvement du seuil d’imposition est… envisagé
Si dans le nouveau plan quinquennal, il est prévu de relever le seuil d’imposition fiscale pour soulager les bas et moyens revenus et taxer davantage les hauts revenus, en revanche aucun taux précis n’a encore été communiqué. Comment ces milliardaires et ceux qui aspirent à le devenir seront-ils enclins à accepter l’application réelle de telles mesures ? D’autant que la générosité ou la justice sociale ne font pas partie de leurs préoccupations.
Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter le plus riche des membres de l’Assemblée chinoise, Zong Qinghou. « Les gens riches investissent leur argent, et créent des emplois. S’ils sont éliminés, personne n’investira ni ne construira des usines ! » expliquait récemment à des journalistes, le PDG fondateur du groupe Hangzhou Wahaha, leader sur le marché des boissons en Chine. Ce dernier s’est également toujours prononcé contre l’imposition de toute taxe foncière où l’extension du financement public pour améliorer une couverture sociale pratiquement inexistante. C’est plutôt le genre de discours que l’on s’attendrait à trouver dans la bouche d’un adepte de Milton Friedman ou de Friedrich Hayek, mais à une grande réserve près : ces auteurs ont aussi viscéralement défendu la liberté de l’individu contre tous les totalitarismes.
Vraiment riches, officiellement communistes mais résolument pas philanthropes
En septembre dernier, les milliardaires américains Warren Buffett et Bill Gates avaient fait le déplacement à Pékin pour convier cinquante de leurs homologues chinois à un dîner pour leur vanter les bienfaits de la philanthropie, ils avaient fait chou blanc, les nouveaux riches de la république populaire ayant été très réticents à mettre la main à la poche.
Il n’en reste pas moins que la préoccupation du parti de rééquilibrer un modèle économique où les taux de croissance à 10% se sont faits sur un faible coût de travail, une priorité aux exportations et un investissement inédit dans l’histoire humaine dans le développement des infrastructures, est réelle.
Une étude de CLSA montre que depuis 1999, la croissance annuelle du revenu moyen urbain est restée pratiquement supérieure à 8%. Ce n’est le cas pour le monde rural que depuis 2006. Mais cette appréciation est grignotée par l’inflation autour de 5%, et des prix de l’immobilier quasiment inaccessibles pour le Chinois moyen.
Les militants de la démocratie qui appellent à manifester chaque dimanche dans les grandes villes pour une « révolution de jasmin » dans leur pays mettent en avant ce creusement des inégalités, soulignant l’incapacité du parti communiste à trouver une solution à l’aggravement de cette situation malgré le boom économique. Pour le moment, la seule réponse est la répression.
« Made in France » ? Ne rêvons plus
Source : La Tribune.fr – 01/06/2011 | 19:22 – 889 mots |
Par Alain Madelin, ancien ministre
Un nouveau label « Made in France » ou plus exactement « Origine France garantie » vient d’être dévoilé. Ayant, pour ma part, toujours roulé dans une voiture française par fierté de nos marques nationales, privilégiant volontiers aussi le « made in Breiz », par attachement à l’identité bretonne, je ne peux que trouver sympathique cette démarche patriotique. Il serait pourtant abusif de tirer des leçons économiques de cette forme de « préférence nationale ». Un achat à l’étranger n’est pas une perte d’emploi mais un déplacement d’emploi d’une entreprise française à une autre (lire « Le mauvais procès du libre-échange » dans « La Tribune » du 18 avril 2011).
Depuis belle lurette, tous nos produits sont en fait « made in world ». Rien n’illustre mieux cette réalité que le petit essai de l’économiste américain Leonard Read, « Moi, le crayon ». « Je suis un crayon noir, le crayon de bois ordinaire que connaissent tous ceux qui savent lire et écrire… Moi le crayon, aussi simple que je paraisse, je mérite votre émerveillement et votre respect »… « Simple ? Et pourtant pas une seule personne à la surface de cette Terre ne sait comment me fabriquer. »
Et d’énumérer tout ce qui entre dans la fabrication d’un crayon. Le bois de cèdres d’Oregon. Tout le travail des bûcherons – du campement qui les loge à leur ravitaillement -, les scies et les haches, les camions et les trains qui assurent la coupe et le transport (jusqu’aux machines complexes de la scierie). Comment le graphite d’une mine de Ceylan est produit, transformé puis transporté jusqu’au crayon qui s’ébauche. Et de décrire aussi le long processus qui permet de fabriquer, à partir des mines de zinc et de cuivre, la virole en laiton au bout du crayon qui retient une « gomme » elle-même produite par l’interaction du chlorure de soufre avec de l’huile de graine de colza provenant d’Indonésie. Et l’histoire des six couches de laque qui recouvrent le crayon, celle de la marque imprimée… Ce sont au total des millions d’êtres humains qui participent sans le savoir à la création de ce simple crayon, qui échangent et coordonnent leur savoir et leur savoir-faire dans le cadre d’un système de prix sans qu’une autorité supérieure dicte leur conduite.
Ce texte date de 1958. Depuis, la mondialisation et la mutation de nos économies vers la société de la connaissance n’ont fait, bien entendu, que renforcer cette interdépendance. Mais notre façon d’appréhender le réel reste encore fortement marquée par un appareil statistique conçu pour mesurer les échanges de biens physiques de la société industrielle. Or, derrière la crainte de la désindustrialisation ou les peurs des délocalisations, la réalité, c’est l’internationalisation de l’économie et l’interpénétration de l’industrie et des services.
La frontière entre industrie et services s’estompe. Au lieu de vendre un bien, on vend de plus en plus un service. Les industriels se font commerçants, les commerçants se font industriels. Une nouvelle catégorie d’entreprises apparaît, les « sociétés plates-formes », qui conçoivent leurs produits, maîtrisent leurs marques, vendent partout dans le monde et remplacent leur activité de production par une sous-traitance optimisée à l’échelle de la planète. Apple en est un bon exemple. Prenez un iPhone, comptabilisé 179 dollars dans les statistiques américaines des importations en provenance de Chine. Une récente étude universitaire réalisée au Japon (Yuquig Xing et Neal Detert) a décomposé le processus de fabrication et la chaîne de valeur. Si la 3G, le Bluetooth et les composants audio sont « made in USA », la mémoire flash et l’écran sont produits au Japon, le processeur et ses composants sont coréens, le GPS, la caméra et le wi-fi viennent d’Allemagne. L’assemblage final en Chine ne représente que 6,50 dollars, soit 1,3 % du prix de vente aux États-Unis ! Ce que l’on voit, c’est un déficit commercial apparent de 1,9 milliard de dollars pour les États-Unis avec l’iPhone ; ce que l’on ne voit pas, c’est la captation de l’essentiel de la valeur créée par les Américains.
Derrière le film catastrophe de la désindustrialisation que la France aime se projeter, la baisse de nos effectifs industriels a deux causes essentielles. D’une part, l’externalisation des fonctions de service (gardiennage, nettoyage, cantine) autrefois comptabilisées dans les emplois industriels et passées aujourd’hui dans les services. D’autre part, la hausse de la productivité dans l’industrie où moins d’emplois et moins d’argent sont nécessaires par unité produite. L’influence des délocalisations reste marginale. D’ailleurs, tous les rapports convergent pour montrer que les délocalisations sont globalement favorables à la croissance économique et à l’emploi.
Les délocalisations sont favorables à la croissance économique et donc à l’emploi tout comme le progrès technique. Il n’y a pas de différence entre une main-d’oeuvre chinoise peu chère et un robot industriel ! L’Allemagne est devenue le premier exportateur de biens de haute technologie devant les États-Unis, à partir des mêmes facteurs de production que la France (même monnaie et même coût du travail).
Il ne faut pas se tromper de combat et prétendre défendre nos emplois, face aux pays à main-d’oeuvre bon marché, en comprimant les salaires, en subventionnant les emplois peu qualifiés par d’artificielles baisses de charges tout en décourageant le capital et en surfiscalisant les emplois qualifiés. Le mariage réussi du « made in world » et du « made in France », c’est celui de la créativité et de l’investissement.
L’exemple de l’I-Phone est faux. Si l’on choisit de décomposer le produit, il faut le faire intégralement et ne pas attribuer la caméra à l’Allemagne à 100 %. Derrière le fournisseur allemand, il y a d’autres sous-traitants,… Vu le secret industriel, probablement personne ne connaît la vraie répartition de la VA de l’I-Phone entre pays. Si 15 dollars au Japon + 8 dollars en Chine + 8 dollars au US, … au total Apple les paie 50 dollars par unité et son client entre 400 et 900 euros selon le modèle.
par Didier le 23/06/2011 à 20:31
Ralentissement inattendu
du secteur manufacturier chinois
Copyright Reuters
Le secteur manufacturier chinois a enregistré son plus faible rythme de croissance en près de trois ans en octobre.
L’indice officiel des directeurs d’achat pour le secteur manufacturier chinois publié ce mardi a affiché en octobre son niveau le plus faible depuis février 2009. Bien que supérieur au seuil des 50 marquant la limite entre croissance et contraction d’une activité, cet indice PMI a reculé à 50,4 en octobre après 51,2 en septembre. Il était en outre attendu à 51,6.
La semaine dernière, l’indice d’octobre calculé en première estimation par la banque HSBC avait de son côté atteint 51,1, contre un niveau définitif de 49,9 pour le mois de septembre.
Il n’est en fait pas rare que ces deux indicateurs donnent des résultats divergents, car le PMI officiel rassemble davantage de données sur les plus grands groupes manufacturiers chinois, tandis que l’indice calculé par HSBC se focalise sur les petites et moyennes entreprises, qui emploient environ 75% de la population chinoise.
Craintes sur la capacité à réagir au ralentissement économique mondial
« Le recul de l’indice PMI en octobre indique un nouveau ralentissement économique à venir », commente Zhang Liqun, chercheur d’un organisme gouvernemental, dans un communiqué joint aux chiffres officiels.
Zhang Zhiwei, chef économiste chez Nomura Securities, tempère. Il estime que le recul du PMI est « en grande partie lié à un facteur saisonnier plutôt qu’à une faiblesse économique ». « Nous continuons d’anticiper le maintien des réserves obligatoires et des taux d’intérêt à un niveau inchangé pour le reste de l’année 2011 », précise-t-il dans une note.
Les nouvelles commandes, la production et les nouvelles commandes à l’exportation ont accusé un net recul en octobre.
Selon le Bureau national des statistiques (BNS), ces mauvaises performances montrent que la Chine est affectée par une demande en berne en Europe, premier partenaire commercial de la Chine, ainsi qu’aux Etats-Unis. Le recul de la composante des prix de 10,4 points à 46,2, passant pour la première fois depuis avril 2009 sous la barre des 50, montre que « la pression inflationniste dans le secteur manufacturier s’est atténuée et que les hausses des prix est sous contrôle », estime le BNS.
D’après le FMI, repris dans « Wikipedia » (en anglais), la croissance réelle du PIB de l’Inde en 2010 a été de 11,107% et celle de la Chine de 10,300%. Il ne faut pas trop continuer à sauter sur la moindre information pour rêver que les choses aillent mal chez la deuxième et troisième puissance mondiale. Demain elles seront première et deuxième. Déjà l’Asie, l’Australie, l’Afrique, l’Amérique latine et même les Etats-Unis et le Canada profitent beaucoup de leurs montées. Il est grand temps pour l’Europe de mieux s’adapter aux réalités.
par Jean LEBON le 01/11/2011 à 20:45
Related articles
- CHART OF THE DAY: Everyone Agrees This Is The Scariest Chart In Europe (businessinsider.com)
- Trung Cộng cũng mời đi tắm biễn Hoàng Sa – Trường Sa (saohomsaomai.wordpress.com)
- Soft power et plurilinguisme européen (languagerichblog.eu)
- La SERBIE à l’Otan, les Serbes n’ en veulent pas. L’adhésion à l ‘ EURO-DICTATURE capitaliste serait cependant importante pour le s intellectuels et les hommes d’affaires … (romaincourcelles.wordpress.com)
- Style Glossary: Crêpe de Chine (fabsugar.com)
- [PERFECTION] The Perfect Ladies Nite, @IndoChineJKT,@fXSudirman. TONITE! (onovsiahaan.net)
- Le plurilinguisme en entreprise: portrait de l’Oréal (languagerichblog.eu)
- == PERFECTION == Perfect Ladies Night « WALK TO THE SKYLINE »,@IndoChineJKT,@fXSudirman. TONITE! (onovsiahaan.net)
- Buddhist holy town – Bodhgaya, India (travelpod.com)
- *!!* Chine ^_^ BeLLe *_* image *!!* (mohinancy1405.wordpress.com)
- Ankara Contre Teheran (romaincourcelles.wordpress.com)
- Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)
Negatively charged ions are found in many haircare products and tools today because of their ability to bond with and change…
Related articles
- *!!* Chine ^_^ BeLLe *_* image *!!* (mohinancy1405.wordpress.com)
- *°*^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^*°*
Trascorriamo Notti Fra Sogni e iLLusione .,.
Fra incubi di Bugie e FaLse Verità a cercare .,.
Risposte a demande che hanno già La Loro Risposta .,.
Ad iLLuderci che i maraggi Siano La ReaLtà quando .,.
invece in Cuor Nostro Sappiamo che L’unica Verità è .,. - Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)
- Ankara Contre Teheran (romaincourcelles.wordpress.com)
- Definition: Ion (bellasugar.com)
- pardon, MMes… Thatcher a eu une fille avec Bush: voilà le résu ltat (romaincourcelles.wordpress.com)
- The StartupBus is launching in Europe and heading to LeWeb (thenextweb.com)
10 mars 2009 Une petite phrase qui en dit bien long…
Voilà la scène. On est à Bordeaux, lundi 9 mars, à Cap Sciences.
Xavier Darcos intervient dans le cadre de la signature d’une convention
pour la promotion de l’égalité dans le système éducatif. Il y a là aussi
une délégation de parents d’élèves, hostiles aux réformes en cours dans
le primaire, qui demande à être reçue. C’est alors que, les apercevant,
le ministre s’écrie :
» C’est encore ce peuple braillard et gavé de tout« . Chacun appréciera le décalage abyssal entre le thème de
l’intervention de Darcos, consacré à l’égalité, et les propos qu’il
tient en off. M. le ministre adopte ici la posture de l’aristocrate
méprisant la plèbe et totalement coupé du quotidien de ses contemporains
qu’il croit « gavés de tout » en ces temps de crise. Autant de mépris
de classe affiché sans vergogne, ça vous scie les jambes.
Papendréou cherche t-il
à sauver l’honneur PASOK ?
Publié le 01 novembre 2011 par Marx
http://www.paperblog.fr/5023023/papendreou-cherche-t-il-a-sauver-l-honneur-pasok/
La surprise du Référendum a fait chuter le cours des bourses ; on aura ainsi la preuve que les milieux financiers n’ont qu’une faible sympathie pour les pratiques démocratiques. Critiqué en interne, mis sous pression par les instances internationales, Papendréou s’est engouffré dans une logique destructrice pour lui et son pays. L’opposition conservatrice responsable du désastre grec a laissé le PASOK accomplir le sale travail. Le PASOK est tombé bêtement dans le piège tendu, car c’est lui qui apparaît comme le responsable de la crise. Pourtant, le débat a été violent au sein du parti et cela, hélas personne n’en parle. La ligne de renoncement a été destructrice. Ce Référendum arrive trop tard, Päpendréou aurait dû le faire bien plus tôt, refuser les aides internationales et faire payer ceux qui doivent payer légitimement ces injustices économiques.
Si le rejet de l’aide de l’UE est confirmé, le PASOK devra procéder à des élections anticipées. Les sondages annoncent d’ailleurs une victoire des conservateurs. C’est une logique très paradoxale, car les citoyens reconduiront les fossoyeurs de leur pays !
Il existe une autre offre politique alternative à gauche, mais comme partout en Europe, elle reste divisée et peine à s’unir. Entre les éléments de gauche du PASOK et les autres formations politiques une recomposition est nécessaire, afin de proposer une offre politique et sociale crédible. Le désastre, que vont connaître bientôt le PASOK et le PSOE en Espagne, devrait servir de leçon à François Hollande qui semble hélas s’entêter vers la mauvaise voie.
Papendréou aura fait perdre au PASOK le pouvoir, mais surtout son honneur ! Il est donc urgent que la gauche grecque et européenne puisse rebondir ! Hélas cela relève de la chimère !
«Le protectionnisme conduit à la récession»
Lee Myung Bak, président de la Corée du Sud. Crédits photo : Yonghak JO/AP
Pendant mon mandat, j’ai dû faire face à deux reprises à des crises économiques. J’ai déployé tous mes efforts pour les surmonter. Aujourd’hui,la priorité du G20 est d’endiguer la crise de la zone euro et celle de la dette souveraine de la Grèce. L’important est de savoir comment on peut la résoudre et comment prévenir de nouvelles crises semblables. Pour assurer la stabilité de l’économie mondiale, on doit tout mettre en œuvre pour éviter des répercussions négatives en chaîne comme, par exemple, les sorties et les entrées non contrôlées des capitaux dans les pays émergents. Nous devons aussi à tout prix éviter que la crise financière ne touche l’économie réelle et ne provoque une contagion à l’échelle mondiale. Quant à la France, elle a présidé avec beaucoup d’ambition et de dynamisme le G20 cette année. Mais elle ne pouvait bien évidemment pas prévoir cette crise.
La Corée a-t-elle des raisons particulières d’être inquiète de la situation dans la zone euro ? Que pensez-vous de l’accord de Bruxelles de la semaine dernière ?
Je pense que nous sommes relativement à l’abri de la zone euro, même s’il peut y avoir des répercussions psychologiques, notamment en ce qui concerne la mobilité des capitaux étrangers et des devises. Mais nous ne subirons pas directement les conséquences de cette situation. Nous disposons de finances publiques stables et de réserves de change suffisantes. Nos fondamentaux économiques sont bons et, pour renforcer les filets de sécurité financière, nous avons passé des accords de swap avec la Chine et le Japon. Le «premium» de nos Credit Default Swap (CDS), par exemple, est meilleur que ceux de la France. Quant à l’accord de Bruxelles, il a été accueilli de façon favorable par les marchés. C’est une bonne chose de réduire la dette de la Grèce de 50 % et d’élargir le Fonds européen de stabilité financière. Cependant, à moyen et long terme, il faudra rendre cet accord plus concret et plus substantiel et surtout voir comment il pourra être mis en œuvre. Nous craignons toutefois que les mesures prises ne soient pas en l’état suffisantes pour prévenir une nouvelle crise.
La Corée pourrait-elle participer au financement de la zone euro, comme semblent se préparer à le faire la Chine et le Japon ?
Nous savons que la Chine et le Japon ont manifesté leur volonté de participer à ce plan de sauvetage. Nous-mêmes, nous allons voir à l’occasion du G20 comment les autres pays vont s’organiser et avec quels moyens ils vont le faire. Il est prévu d’en discuter. Si c’est nécessaire, bien sûr, la Corée a la volonté de coopérer.
Il y a un débat au sein du G20 entre la remise en ordre des finances publiques et le soutien à la croissance. Quelle doit être la priorité aujourd’hui ?
Il est difficile de dire quelle est la priorité. L’objectif est de soutenir et de promouvoir une croissance forte et durable. Mais les situations diffèrent d’un pays à l’autre. Certains ont une marge de manœuvre budgétaire, d’autres ont des difficultés avec leurs finances publiques. Ces derniers doivent faire des efforts de restructuration de manière très rigoureuse. En revanche, les pays qui disposent d’une marge suffisante devront engager des dépenses publiques pour contribuer à soutenir l’économie mondiale. En Corée, nous tenons à la stabilité des finances de l’État. Néanmoins, si l’économie mondiale connaît un ralentissement, voire une récession, nous pourrons envisager d’augmenter les dépenses publiques. Mais il faudra également faire très attention à offrir plus d’emplois aux jeunes. Leur taux de chômage est aujourd’hui un problème social dans tous les pays développés.
«Maintenir la politique de l’ouverture»
Vous nous avez dit ce que vous attendiez du sommet du G20, mais quel sera le message de la Corée à Cannes ?
Le G20 est aujourd’hui le meilleur forum pour discuter des problèmes mondiaux. Face à la crise que nous traversons, mon premier message est que plus la situation est difficile, plus il faut lutter contre le protectionnisme. Il risque de nous conduire à la récession. Il faut impérativement maintenir la politique de l’ouverture et de la libéralisation des échanges commerciaux. Mon deuxième message, c’est qu’il faut continuer à s’intéresser au développement des pays pauvres. Je crains que la crise ne les fasse passer au second plan. Même si nous sommes dans une situation difficile, nous devons faire attention à eux. Il faut soutenir leur croissance économique afin de soutenir à terme l’économie mondiale.
Comment endiguer l’inflation, qui inquiète la population coréenne ? Comment enrayer la hausse des prix alimentaires dans les pays émergents ?
L’inflation est un phénomène mondial. Cette année, le prix du baril de pétrole est resté au-dessus de 100 dollars, contre 80 dollars l’an dernier. L’envolée des prix des matières premières a de lourdes répercussions sur les marchés émergents et les pays en développement. Si la Corée elle-même n’est pas vraiment touchée par les flux massifs des capitaux spéculatifs étrangers qui alimentent l’inflation dans les autres pays d’Asie, elle connaît des difficultés face à la hausse des prix des matières premières. Il est important de stabiliser ces prix et ceux des denrées alimentaires à un niveau mondial.
Que doit faire la Corée du Nord pour permettre une relance des négociations à six sur le nucléaire ?
Cela fait dix-huit ans que la question du nucléaire nord-coréen est sur la scène internationale, et cela fait huit ans que les pourparlers à six ont été lancés. Mais à chaque fois, dans nos discussions, nous retournons à la case départ. Pour relancer les négociations, il faudrait d’abord que la Corée du Nord démontre sa sincérité. Jusqu’à présent, les pourparlers n’ont servi qu’à faire gagner du temps à Pyongyang. Nous ne voulons pas répéter les erreurs du passé. Il y a actuellement des contacts entre le Nord et le Sud et avec les États-Unis. S’ils se révèlent positifs et si l’on peut vérifier la sincérité des Nord-Coréens, nous pourrons alors recommencer les pourparlers à six.
«Rencontrer Kim Jong-il»
Croyez-vous qu’il soit possible d’organiser un sommet avec Kim Jong-il avant la fin de votre mandat, l’an prochain ?
Je n’ai absolument aucune obligation de le rencontrer avant la fin de mon mandat. Mais je l’ai déjà dit plusieurs fois, s’il est nécessaire de rencontrer Kim Jong-il, je suis prêt à le faire. Cependant, un tel sommet devra impérativement contribuer de façon concrète à installer la paix et la stabilité dans les relations intercoréennes. Il devra aussi permettre de promouvoir la coopération économique de part et d’autre du 38e parallèle. Je ne veux pas rencontrer Kim Jong-il à des fins purement politiques, pour un sommet qui ne déboucherait que sur des mots.
Mercredi, vous rencontrez en Russie le président Medvedev. À quelles conditions pensez-vous arriver à un accord sur le projet Gazprom de pipeline entre la Sibérie, la Corée du Nord et la Corée du Sud ?
Ce projet pourrait être bénéfique aux trois pays. Actuellement, les discussions sont en cours entre Moscou et Pyongyang, mais celles entre la Corée du Sud et la Russie n’en sont qu’à leur début. Viendra un moment où les trois parties devront discuter ensemble. Mais avant d’en arriver là, il faudra remplir plusieurs conditions. Si elles sont remplies, le projet aboutira rapidement. Si elles ne le sont pas, ce ne sera pas le cas.
Les deux défis du nouveau président de la BCE
Mario Draghi est notamment attendu sur les décisions «non conventionnelles» de politique monétaire. Crédits photo : STRINGER/ITALY/REUTERS
Mario Draghi, professeur d’économie de 64 ans, devra résister à la rigidité allemande et lutter contre l’agrandissement des écarts de compétitivité.
«Nous n’avons pas été assez vigilants»
Mario Draghi est également attendu sur les décisions «non conventionnelles» de politique monétaire. La plus radicalement contestée de toutes, outre-Rhin, concerne les rachats de titres de dettes souveraines. La BCE en a déjà engrangé pour près de 170 milliards d’euros dans son bilan. Elle espère que le FESF prendra le relais… quand il sera réellement en état de marche. «L’eurosystème est déterminé, avec ses mesures non conventionnelles à éviter les dysfonctionnements des marchés financiers et monétaires», a prévenu la semaine dernière, à Rome, le futur patron de Francfort, signifiant ainsi qu’il n’entendait pas interrompre brutalement les achats de la BCE.
Le second défi ne sera pas moindre : «L’inflation a été bien maîtrisée dans toute la zone euro, mais les disparités entre pays touchant aux finances publiques et aux déséquilibres commerciaux sont plus accusées qu’au moment du lancement de l’euro» , souligne le directeur général d’une organisation financière internationale. «Il est clair que nous n’avons pas été assez vigilants sur les écarts de compétitivité qui se sont creusés à l’intérieur de la zone euro» , déclarait en juillet, au Figaro , Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France.
BCE : Draghi succède à Trichet en pleine tempête
Jean-Claude Trichet et le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, lors d’une réunion de la BCE, à Venise. Crédits photo : CLAUDIO ONORATI/AFP
Les chefs d’État et de gouvernement de la zone euro ont recadré la BCE sur ses missions de base.
Un nouveau partage des rôles
Les chefs d’État et de gouvernement ont choisi d’écarter l’institution de Francfort du plan de sauvetage des États fragiles, dont le Fonds européen de stabilité financière (FESF) sera la cheville ouvrière. «Le FMI et le reste du monde sont appelés à l’aide, mais la BCE reste en dehors du dispositif global. C’est inconséquent !» s’étonne Bruno Cavalier, économiste d’Oddo Securities. La chancelière allemande a eu gain de cause : «Il ne faut pas laisser surgir la fausse impression que les politiques attendent quelque chose de la BCE», avait déclaré publiquement à Berlin Angela Merkel, à la veille du sommet.
Même si la BCE ne cessera pas du jour au lendemain d’intervenir sur les marchés de dette souveraine, comme Mario Draghi l’a d’ores et déjà annoncé, un nouveau partage des rôles va s’effectuer. D’un côté, le FESF, dont la force de frappe avoisinera 1000 milliards d’euros, selon le chiffre avancé par Nicolas Sarkozy : financé en dernier ressort par les États eux-mêmes, sa mission sera d’aider les pays qui ont du mal à trouver de l’argent sur les marchés. On rend à César ce qui est à César.
De l’autre, la BCE sera amenée à se recentrer sur son mandat de politique monétaire, avec l’objectif quasi exclusif de la stabilité des prix. «Notre Dieu est une forteresse, une défense et une armure solide : il nous délivra de tous les tourments qui nous assaillent», disait Martin Luther. Cela vaut pour notre banque centrale à tous.
Des réunions de crise entre les chefs de l’état avant le G20, en interne dans chaque pays par des réunions inter-ministérielles.
Aujourd’hui, les démissions en rafale autour de Georges Papandréou, sa majorité diminue en peau de chagrin…