Dans quelle mesure les deux anciens présidents pensent-ils effectivement à l’échéance de 2022 ?
Jean-Philippe Moinet : Pour les « ex » (Présidents), c’est toujours très compliqué de « revenir ». Sous la Vème République, ils portent un échec électoral comme un boulet, mais cela ne les empêche pas de rester des machines politiques difficiles à réformer, encore plus de mettre définitivement au garage. Mais les cas de François #Hollande et de Nicolas #Sarkozy diffèrent un peu.
François #Hollande n’a pas, contrairement à Nicolas Sarkozy, été battu à une élection présidentielle. En 2017, il a renoncé, le contexte était particulièrement défavorable pour qu’il se présente, son camp, le PS, se dérobait sous ses pas. Mais, du coup, rétrospectivement, il peut relativement en profiter, il peut toujours dire: » je n’y étais pas, j’ai été trahi, mais la gauche est à reconstruire et je peux être l’homme du rassemblement ».
Nicolas #Sarkozy, lui, a subi une défaite électorale à la fin de son mandat présidentiel, en 2012, qui a sonné comme une sanction durable. Certes, il a « pris » deux ans plus tard le parti LR, tiraillé par les grosses divisions Copé-Fillon, certes il a tenté sa chance ensuite aux primaires de la droite et du centre mais comme je l’avais d’ailleurs souligné et écrit dés l’ouverture de la campagne active de ces primaires, début septembre 2016, le bilan et la sanction de 2012 allaient peser trop lourd en défaveur de Nicolas Sarkozy, pour qu’il puisse incarner l’avenir et revenir au premier plan de sa famille politique. Il fallait un changement de #leadership. Celui-ci s’est joué alors entre Alain #Juppé et François #Fillon.