La mairie de Paris va rembourser tous utilisateurs du Velîb’ qui ont un compte Velib’

Publié le

ENQUÊTE – La maire de Paris met la sortie de route du système de vélos en libre-service entièrement sur le compte du prestataire, Smovengo. En réalité, elle porte une lourde responsabilité dans ce dérapage non contrôlé.

Rue Taitbout, dans le IXe arrondissement de Paris, un panneau annonce: «Vélib’ revient vite!» alors qu’un énorme trou déforme la chaussée. Mais, après plusieurs semaines d’attente, toujours rien: pas de station installée ni de bicyclettes à emprunter. Ici comme ailleurs, Smovengo, qui gère le système de VLS (vélo en libre-service) de la région parisienne depuis le 1er janvier, n’a pas tenu ses engagements. Résultat, Vélib’ a complètement déraillé.

La désillusion a commencé dès le jour de l’An. Le groupement franco-espagnol, qui prenait la suite de JCDecaux pour exploiter ces VLS, devait avoir 600 stations opérationnelles. Seulement 68 étaient ouvertes. Et il n’a jamais rattrapé son retard, bien au contraire. Aujourd’hui, près de 420 stations seulement sont ouvertes. Et Smovengo a abandonné l’objectif initial d’avoir, fin mars, 1400 stations et 24.000 vélos opérationnels. «La totalité du service sera déployée cet été, notamment si tous les problèmes et erreurs […] sont enfin résolus, au moins en partie», a expliqué cet opérateur dans un communiqué, il y a dix jours.

Comme si cela ne suffisait pas, quand il y a des bicyclettes, le système fonctionne mal. Les usagers sont parfois surfacturés, le décrochage des vélos est aléatoire, les bugs s’enchaînent… Du coup, Vélib’ ne fait plus recette. Sur les 290.000 abonnés l’année dernière, moins de 140.000 se sont réengagés. Pour prouver que le plus gros de la crise est passé, Smovengo revendique «presque 20.000 locations par jour, un chiffre qui monte régulièrement». Mais, il y a un an, c’était plus de 104.000 locations selon JCDecaux…

Les aficionados du service sont tellement exaspérés qu’ils se déchaînent sur les réseaux sociaux. «Dans les années 2017, les rues de Paris étaient remplies de Vélib’. Mais ça, c’était avant», glisse Hussard75 sur Twitter. «Vélib’ utilisé 10′. Le lendemain, je reçois ce doux SMS: “Votre trajet est supérieur à une heure.” J’ai fini par en rire», indique un habitué sur le compte Vélibgate. «À cause de faux contacts, quand la location démarre mais que le Vélib’ reste bloqué, j’ai 9 locations fantômes sur 45, soit 20 %. On peut douter de la fiabilité des statistiques d’utilisation du service», s’énerve Nicky Sonlar sur Twitter. Leur colère est d’autant plus vive que Vélib’ 1 fonctionnait bien et était très apprécié.

Du coup, tout le monde se demande comment ce qui était un sujet de fierté pour la capitale est devenu un objet de moquerie. Pourquoi a-t-on préféré Smovengo à l’exploitant en place pendant dix ans, JCDecaux? Pourquoi a-t-on transformé un succès en échec magistral? Alors que, sur le papier, le nouveau Vélib’ avait tous les arguments pour réussir: l’introduction de 30 % de vélos électriques, des bicyclettes plus légères, l’ouverture du service dans un plus grand nombre de villes de banlieue (une soixantaine contre une trentaine précédemment…).

128.000 abonnés à rembourser

Ces interrogations, la maire de Paris, Anne Hidalgo, devra y répondre lors du conseil municipal qui se tient jusqu’à jeudi. Mercredi ou jeudi, elle va proposer de rembourser tous ceux qui avaient encore de l’argent sur leur compte Vélib’ et ne se sont pas réabonnés. Soit 128.000 personnes. Une note à la charge de la mairie dont le montant atteindra au maximum …

www.lefigaro.fr/politique/2018/03/20/01002-20180320ARTFIG00283-velib-comment-anne-hidalgo-a-transforme-un-succes-en-echec.php

À propos de Marie Salomon

Tous les grands qui ont réussi dans le passé ont été des visionnaires, des hommes et des femmes qui se sont projetés dans l'avenir. Ils ont pensé à ce qu'ils pourraient être, plutôt qu'à ce qu'ils étaient déjà et ensuite, ils se sont mis en action pour faire de leur vision une réalité. Femme libre indépendante intolérante indécente incandescente. Une extrémiste de l’amour et totalement conformiste sur la vie avec une arme de destruction massive : le facteur travail. Fière d'être républicaine, française, européenne progressiste. La liberté conduit au succès, pourvu qu'elle soit un choix de vie. J'ai les goûts les plus simples du monde, je ne me contente que du meilleur.

Laisser un commentaire