Renaud quitte Marseille pour Paris et museler l’IMA

États fondateurs de l'Institut du monde arabe

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En ce we où tous les adhérents et acteurs de l’UMP sont sur ses terres, Renaud Muselier fait ses bagages pour monter sur Paris, afin de prendre la tête de l’Institut du Monde Arabe.

Le député UMP des Bouches-du-Rhône Renaud Muselier répond aux questions des journalistes, le 07 septembre 2010 devant le siège de l’UMP
© AFP/Archives – Lionel Bonaventure

Le député UMP des Bouches-du-Rhône, Renaud Muselier, a annoncé vendredi sa prochaine nomination à la tête de l’Institut du monde arabe (IMA), où il succédera à Dominique Baudis, devenu Défenseur des droits.

Cette nomination a été actée par le président Nicolas Sarkozy et sera « validée mercredi » par le Conseil d’administration de l’Institut du monde arabe, a déclaré M. Muselier, interrogé par l’AFP en marge du Campus de l’UMP à Marseille.

La désignation de M. Muselier est formellement proposée par le ministère des Affaires étrangères. M. Muselier aura le titre de président du Haut conseil de l’IMA, précise cette fondation de droit français à visée culturelle.

M. Muselier, 52 ans, a précisé qu’il pourrait cumuler la présidence de l’IMA avec son mandat de député.

Le 31 août, M. Muselier avait déjà révélé sur LCI que sa nomination à la tête de l’IMA était « programmée » et que la décision serait « ferme et définitive » mercredi prochain.

Présidé par Bruno Levallois, le Conseil d’administration de l’IMA est composé de six représentants de la France, de six ambassadeurs des pays arabes, d’un représentant de l’Union européenne et d’un autre de la Ligue arabe.

Le Parti socialiste (PS) a réagi à cette annonce en déplorant que l’institut serve de « tremplin pour préparer des élections locales ». « Cette institution a besoin d’un président à temps plein ce qui ne sera manifestement pas le cas de M. Muselier », estime Pouria Amirshahi, secrétaire national du PS à la coopération et à la francophonie, dans un communiqué.

Renaud Muselier, docteur en médecine, a été secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Actuellement vice-président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, il est également président du Conseil culturel de l’Union pour la Méditerranée.

Dans la foulée de sa nomination au poste de Défenseur des droits, fin juin, Dominique Baudis avait démissionné de l’IMA qu’il présidait depuis début 2007.

Pour lui permettre de garder la tête de l’IMA, tout en devenant député européen en 2009, sa fonction était passée de président à « président du Haut conseil de l’IMA ».

En juillet, le site d’informations Mediapart avait révélé que l’Urssaf avait procédé à un redressement sur 36.000 euros de notes de frais de Dominique Baudis à l’IMA entre 2007 et 2009. M. Baudis avait répondu que les « erreurs » avaient été régularisées dès leur signalement.

M. Baudis avait précisé que depuis son élection au Parlement européen, il exerçait ses fonctions à l’IMA de façon bénévole, sans rémunération.

Fruit d’un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes, l’IMA a pour directrice générale la Saoudienne Mona Khazindar, responsable de la collection permanente d’art moderne et contemporain du musée de l’IMA, qui comprend quelque 400 oeuvres.

Fondé en 1980, ouvert au public en décembre 1987, l’IMA, situé dans le Vème arrondissement de Paris, a été conçu par l’architecte Jean Nouvel.

L’IMA a pour objectif de « développer et approfondir en France l’étude, la connaissance et la compréhension du monde arabe, de sa langue, de sa civilisation » et de « favoriser les échanges culturels, la communication et la coopération entre la France et le monde arabe ».

En déficit pendant 20 ans et en quasi cessation de paiement en 2006, l’IMA est revenu à l’équilibre financier en 2007 à la suite d’une opération de sauvetage financier. L’institut devait être financé à l’origine à 60% par la France et 40% par les Etats de la Ligue arabe. En raison des retards de contribution de certains Etats arabes, un nouveau système de financement a dû être mis en place.

Qui est Renaud Muselier ?

Issu d’une vieille famille marseillaise. Son père, Maurice, fut déporté à Dachau pour faits de résistance. Il est le petit-fils d’Émile Muselier, amiral des Forces françaises libres qui a pris Saint-Pierre-et-Miquelon et qui l’a rallié au Général de Gaulle. Renaud Muselier est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage sur son grand-père. Il est aussi le neveu de la reine Géraldine d’Albanie (Géraldine Apponyi de Nagyappony(en)), épouse du dernier roi d’Albanie détrôné par les Italiens en 1939.

Membre du RPR (dont il fut l’un des secrétaire généraux (1998) et le vice président du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale) et de l’UMP (membre du bureau politique en 2005), il annonce sa candidature à la présidence du RPR le 26 juin 1999, mais se retirera ultérieurement.

Le 18 mars 2008, au lendemain des élections municipales et de sa réélection dans le 3e secteur de Marseille, le Premier ministre François Fillon lui propose d’entrer au gouvernement comme secrétaire d’État mais il décline la proposition pour, dit-il, pouvoir se consacrer à Marseille sans préciser le portefeuille qui lui été proposé .

En fait il abandonne la fonction de premier adjoint pour la présidence de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole Il se trouve qu’il n’obtient pas la succession de Jean-Claude Gaudin à la présidence de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, en effet, il est battu le jeudi 17 avril 2008 par le candidat socialiste, Eugène Caselli. Pourtant, il était en théorie mathématiquement assuré d’être élu. Cette défaite surprise a été considéré comme un sévère camouflet pour celui qui avait permis à Jean-Claude Gaudin de conquérir la mairie de Marseille.

À propos de Marie Salomon

Tous les grands qui ont réussi dans le passé ont été des visionnaires, des hommes et des femmes qui se sont projetés dans l'avenir. Ils ont pensé à ce qu'ils pourraient être, plutôt qu'à ce qu'ils étaient déjà et ensuite, ils se sont mis en action pour faire de leur vision une réalité. Femme libre indépendante intolérante indécente incandescente. Une extrémiste de l’amour et totalement conformiste sur la vie avec une arme de destruction massive : le facteur travail. Fière d'être républicaine, française, européenne progressiste. La liberté conduit au succès, pourvu qu'elle soit un choix de vie. J'ai les goûts les plus simples du monde, je ne me contente que du meilleur.

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