Salle Pleyel, Paris (Photo credit: Wikipedia)
Au début des années 1920, l’ingénieur et architecte Gustave Lyon, directeur de la sociétéPleyel, décide de faire construire un grand centre musical avec en son cœur une salle de concert symphonique de trois mille places bénéficiant des dernières recherches enacoustique musicale, et intégrant des studios et des espaces d’accueil et d’exposition, permettant notamment de promouvoir les instruments produits par la société. En 1922, il confie la réalisation de son projet à l’architecte Jean-Marcel Auburtin, qui décèdera en 1926 ; deux de ses collaborateurs, André Granet et Jean-Baptiste Mathon, le remplaceront. Le chantier est lancé le 5 décembre 1924 sur le terrain situé au nº 252 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à proximité de la place de l’Étoile, et achevé en 1927.
Le bâtiment comprend :
- la grande salle, d’une capacité trois mille places environ ;
- la salle Debussy, d’une capacité de cent cinquante places environ ;
- la salle Chopin, d’une capacité de cinq cent neuf places environ, prévue pour la musique de chambre ;
- des espaces d’accueil comme le grand hall, ainsi qu’un espace d’exposition et de démonstration de pianos Pleyel ;
- des studios insonorisés ;
- des espaces de bureau, des appartements.
English: Plaque commemorating the twinning of Fifth Avenue (Manhattan) and Rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris) in 1964. Français : Plaque commémorant le jumelage de la Cinquième Avenue (Manhattan) et de la rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris) en 1964. (Photo credit: Wikipedia)
La salle conçue par Gustave Lyon et construite de 1924 à 1927 par Jean-Marcel Auburtin, puis André Granet et Jean-Baptiste Mathonest fortement marquée par l’architecture moderne, avec « la nudité des lieux, le plafond, immense voûte reliant d’un seul jet l’arrière-scène au sommet du second balcon, l’absence voulue de toute recherche décorative » (Trinques 2003, p. 148). Elle peut accueillir 3 000 spectateurs environ – 2 546 après les travaux consécutifs à l’incendie de 1928.
Gustave Lyon, dans sa recherche acoustique, a imaginé de baser la structure de la salle sur celle d’un entonnoir. La scène est l’endroit le plus réduit de la salle, et le plafond est lié au mur arrière environ 6 m au-dessus de l’orchestre ; il constitue une vaste voûte arrondie qui remonte et s’élargit au fur et à mesure qu’elle rejoint l’arrière de la salle. Devant la scène, un long parterre s’étend jusqu’aux deuxbalcons du fond. La hauteur du plafond au niveau des balcons est presque double que celle au niveau de l’orchestre.
La salle, aux couleurs dorées, est décorée de panneaux de Marc Jaulmes.
Le hall, de 24 m sur 12 avec en son centre une rotonde ouverte sur les étages supérieurs, est décoré dans le style art déco par des ferronneries de Raymond Subes, des médaillons de Le Bourgeois et des luminaires de la maison Baguès. Il comporte un magasin depianos, de phonographes et d’appareils de radio, des vitrines d’exposition, une librairie, une galerie de peintures et un salon de thé.
Le bâtiment a huit étages, où sont installés des appartements, des salles d’exposition, des ateliers de montage, de service et de maintenance, une bibliothèque, et soixante studios.
Evolution de la leçon de design par Philippe Starck : Une remarque doit être constructive,
Attention la dynamique de groupe ne fait éveiller des idées originales et visionnaires, réglant un problème essentiel.
Exemple comment concevoir d’apporter la musique « classique » aux initiés et au plus grand nombre :
La famille Pleyel avait loué une salle de spectacle rue Rochechouart pour que ses clients puissent jouer aux pianos.
Le projet du lieu de spectacle en 1927, conçue par Jean Michel Hubertin, une salle de 1500 places, puis une salle pour la musique de chambre, puis une salle pour exposer et vendre leurs produits.
Pleyel (Photo credit: _dsae)
Le Crédit Lyonnais a pris les reines en le démocratisant et l’ouvrant au jazz, à la boxe, cours de danse, et la location d’appartements (dans les étages). La banque a fermé le puits de lumière.
En 1981, le Crédit lyonnais, qui développe une politique de mécénat culturel, décide d’une nouvelle rénovation de la salle Pleyel. Il en confie la maîtrise d’œuvre aux architectes Claude Hamayon et Xavier Rosset, associés à l’acousticien Abraham Melzer, à l’architecte et scénographe Bernard Guillaumot et au décorateur Noël Davoine.
La salle ainsi restaurée est inaugurée le 14 octobre 1981. Le résultat de cette rénovation a été critiqué en ce qui concerne l’acoustique ; de nouveaux travaux de moindre envergure sont menés en 1994 par Christian de Portzamparc.
Salle Pleyel, Paris (Photo credit: Wikipedia)
A la faillite de la banque, au début du 20ème siècle, c’est un riche particulier qu’il la racheté, la rénové et la loué à l’Etat.
En 1998, le Crédit lyonnais, alors en grave difficulté financière, met la salle en vente. L’industriel Hubert Martigny, cofondateur de la société de conseil en innovation Altran Technologies et mélomane, la rachète sur ses propres fonds pour 10 millions d’euros via la société IDSH et en confie la direction artistique à son épouse, le chef d’orchestre Carla Maria Tarditi.
En 1999, la salle est inscrite à l’inventaire des Monuments historiques.
En 2000, M. Martigny rachète également les pianos Pleyel et leur marque.
Le 8 décembre 2003, le ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon conclut avec Hubert Martigny un accord en vertu duquel l’exploitation de la salle est confiée à l’État pour une durée de vingt ans. En raison du montant élevé du loyer, leministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie refuse d’entériner l’accord8.
Fin 2004, le successeur de M. Aillagon, Renaud Donnedieu de Vabres, autorise un accord plus avantageux pour l’État, qui aboutira en 2009 au rachat de la salle par la Cité de la musique.
En perpétuel rénovation pour s’adapter aux attentes du public et aux respect des règles de sécurité et d’acoustique.
Pour qu’aucun public ne fige l’image de la salle Pleyel, les gérants s’assurent que les musiques.
L’acoustique de la salle Pleyel avait déjà fait l’objet de critiques, auxquelles les différentes rénovations n’avaient pas apporté de réponse. Le plafond parabolique conçu par Gustave Lyon provoquait en effet une redistribution du son uniforme et sans relief, et la forme de la salle, facteur primordial de son acoustique en particulier en ce qui concerne le volume, n’avait jamais été modifiée lors des différentes rénovations.
En 1989, une étude du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) mettait en évidence les problèmes acoustiques : temps de réverbération insuffisant, sensation d’enveloppement inexistante, manque d’équilibre, écho du mur arrière.
En février 1999, un rapport d’André Larquié, alors directeur de la Cité de la musique, au ministre de la Culture et de la Communication, fait une évaluation critique de la capacité de la salle Pleyel à devenir un auditorium symphonique de rang international9 :
« Il faut pourtant constater que cette salle, au nom emblématique, n’a jamais été reconnue comme l’une des salles de référence de la vie musicale, et les professionnels interrogés soulignent tous les faiblesses qui la caractérisent :
- Son acoustique ne saurait être considérée comme réellement satisfaisante. Notamment, pour les spectateurs, les pupitres de cordes paraissent « mats », et les cuivres tendent à écraser « le quatuor ». Ce problème paraît lié à la conception même de la structure de la salle. […]
- Malgré les travaux effectués en 1981, la salle a vieilli ; la décoration de la salle elle-même, certes améliorable, apparaît aujourd’hui bien triste, et son confort très relatif.
- La configuration même de son hall d’accueil, peu ouvert sur le quartier, n’y rend guère facile l’organisation d’une animation attractive permanente.
- Enfin, sa localisation, certes à proximité des Champs-Élysées, la situe néanmoins dans un quartier peu animé, et surtout excentré par rapport à la vie musicale et culturelle de la capitale.
Significatif de cette situation, de nombreux orchestres étrangers de passage à Paris, et leurs chefs, ainsi d’ailleurs que les producteurs, préfèrent organiser leurs concerts, ou leurs récitals, au Théâtre des Champs-Élysées, malgré une jauge sensiblement inférieure (environ quatre cents places de moins) pour un prix de location équivalent (de l’ordre de 100 000 F hors taxes). »
La salle en 2006
La salle Pleyel est une salle de concerts symphoniques située dans le VIIIearrondissement de Paris, 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, près de la place des Ternes, et inaugurée en 1927. Depuis septembre 2006, elle accueille en résidence l’orchestre de Paris et l’orchestre philharmonique de Radio France. La salle Pleyel est gérée par la Cité de la musique depuis 2006 et propriété de cette dernière depuis juin 2009.
De style art déco, elle est généralement considérée comme l’une des grandes salles du xxe siècle et comme un « passage obligé de la gent musicale internationale » (Trinques 2003, p. 147). Elle a contribué à l’animation de la vie musicale de la capitale française en accueillant depuis son ouverture environ vingt-cinq millions de spectateurs lors de vingt mille concerts1. Plusieurs fois rénovée, elle a rouvert en septembre 2006 après quatre années d’interruption. La salle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le3 septembre 20022.
C’est le seul auditorium spécifiquement construit pour la musique symphonique à Paris, les autres concerts avec orchestre ayant lieu notamment à la salle Olivier-Messiaen de la maison de Radio France et à la salle Gaveau, plus petites, ou authéâtre des Champs-Élysées et au théâtre du Châtelet, des salles à l’italienne.
Ce site est desservi par la station de métro Ternes.
Grande salle
La grande salle a été profondément transformée lors de la rénovation de 2005–2006, à tel point que le critique du Monde, Renaud Machart, considère qu’« il ne s’agit pas d’une réfection, mais d’une construction nouvelle au sein de la coque originelle du bâtiment12. » Sa jauge est réduite à 1 913 places – soit 1 760 pour le public lorsqu’un chœur est sur la scène :
- Le faux plafond en bois et de la conque de scène ont été supprimés ; la nouvelle salle fait 44 m de long, 27 m de large et 19 m de haut, et le volume d’air par spectateur a été augmenté d’un tiers. La salle est moins longue et la scène se trouve ainsi plus proche du public.
- Le nouveau parterre comporte 1 030 places, notamment en raison de la réduction des espaces sous les balcons. Les sièges sont disposés en trois blocs.
- Les sièges des deux balcons – 397 au premier et 327 au deuxième – ont été réalignés.
- Quatre balcons latéraux – ou plutôt des bergères, avec une seule rangée de sièges – ont été ajoutés pour améliorer la diffusion du son ; chacun peut accueillir 19 personnes.
- La scène a été agrandie de moitié et redessinée ; une série de trappes et de plateaux réglables remplace les gradins.
- Des banquettes sont aménagées derrière l’orchestre (arrière- scène), comme à laphilharmonie de Berlin, pour accueillir 162 spectateurs ou, parfois, un chœur.
- Les nouveaux sièges sont plus larges de dix centimètres et les rangées plus espacées, afin d’améliorer le confort pour les spectateurs.
- La salle perd ses couleurs foncées et arbore désormais des murs peints en blanclégèrement teinté, du hêtre clair recouvert d’un tissu rouge bourgogne pour les fauteuils, du bois de chêne clair pour la scène et du hêtre pour le reste de l’habillage, et gagne ainsi en sobriété comme en chaleur.
Paris, Gare de Lyon (Photo credit: DeGust)
Lors des répétitions de la semaine précédente, les musiciens de l’orchestre de Paris, qui avaient pris résidence au théâtre Mogador pendant les travaux, ont apprécié favorablement l’acoustique de la nouvelle salle. Pour le premier violon Philippe Aïche, « il y a une très belle définition du son notamment dans les graves, cela donne une grande clarté dans l’émission, la couleur passe bien et, surtout, il n’y a plus l’ancien écho ! […] On a aussi le sentiment d’une plus grande proximité avec le public. Nous espérons d’ailleurs redevenir un vrai orchestre de proximité ! » Le violoncelliste Éric Picard considère que « l’acoustique est très lumineuse, légère, souple, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit facile. Il manque peut-être un peu de réverbération, mais on s’entend jouer très bien entre musiciens, ce qui n’était pas le cas auparavant11. » Le critique du Monde, Renaud Machart, loue quant à lui la « parfaite lisibilité des plans sonores, des détails, des nuances » : « on entend mieux [la Deuxième Symphonie de Mahler] à la Salle Pleyel qu’au Concertgebouw d’Amsterdam, haut lieu de la tradition mahlérienne, mais salle très résonnante. » Le son du nouveau Pleyel « n’est pas sec, il est plutôt mat » ; « en dépit de la configuration “ramassée” de la salle, il n’est jamais agressif, frontal12. »
Salle Pleyel, 2008
Il semble que l’acoustique exige d’un orchestre une grande homogénéité et une grande correction rythmique. Le percussionniste Frédéric Macarez juge la salle « très sonore et presque crue : il va falloir améliorer la rondeur du son, tout en gardant la même précision d’attaque. » Le directeur musical de l’orchestre, Christoph Eschenbach, confirme que « cette acoustique peu réverbérée exige une parfaite définition de la partition. On entend tout. C’est bien pour la discipline de l’orchestre, qui va pouvoir retrouver son naturel et perdre une certaine dureté acquise à Mogador, où il fallait constamment forcer le son11. » Renaut Machart avance que « cette acoustique ne cachera pas les défauts des formations qui y joueront ; les violons devront, sans l’aide “cosmétique” d’une bouée de sauvetage sonore, créer par eux-mêmes le sourire, la lumière et la caresse des aigus suspendus pianissimo. » La salle sera tout aussi bien adaptée, selon lui, à des concerts avec un moindre volume sonore : « on peut parier que les formations orchestrales plus réduites et les instruments anciens y seront chez eux tout autant, et l’on devine que les récitals de chant y trouveront un écrin presque intime12. »
- Espaces d’accueil
Paris, Gare de Lyon (Photo credit: DeGust)
Les travaux ont également concerné les espaces d’accueil : la façade, le hall et la rotonde ont été restaurés dans le style art déco des origines. La rotonde est de nouveau ouverte sur l’étage, dotant le hall d’un puits de lumière, et elle retrouve sa mosaïque au sol de pierres noires et blanches et de dallages dorés à l’or fin. Un vaste foyer de plus de 600 m², en fond de parterre et donnant sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré par de grandes baies vitrées, remplace les studios de danse au premier étage. Dans les autres étages, 3 000 m² de bureaux ont été restaurés.
Afin de pouvoir accueillir simultanément les deux orchestres en résidence et des orchestres invités, les salles Chopin et Debussy, dont l’architecture est restée en l’état, ont été transformées en deux vestiaires et un espace qui permettra aux chanteurs de chauffer leurvoix avant d’entrer en scène. Un studio d’enregistrement a de plus été installé sous la grande salle pour permettre à Radio Franced’assurer sa mission d’enregistrement et de diffusion de concerts ; la réalisation d’un enregistrement à Pleyel rendait auparavant nécessaire l’installation d’un groupe électrogène dans la rue Daru.